L’Eglise protestante de Berlin rejette les demandes d’abolition de l’impôt ecclésiastique

© Istock / Cathédrale de Berlin
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© Istock / Cathédrale de Berlin

L’Eglise protestante de Berlin rejette les demandes d’abolition de l’impôt ecclésiastique

3 janvier 2018
Le parti La Gauche du Land de Berlin a réclamé la suppression de l’impôt ecclésiastique. L’Eglise protestante s’y oppose.

L’Eglise protestante de Berlin a rejeté les demandes du parti Die Linke (La Gauche), qui réclamait une suppression de l’impôt ecclésiastique et la fin des privilèges de l’institution vis-à-vis du droit du travail. Ces exigences témoignent d’une position confuse sur la neutralité de l’Etat vis-à-vis des communautés religieuses, a expliqué l’Eglise protestante de Berlin-Brandebourg-Haute Lusace silésienne. La pratique institutionnelle de la neutralité positive ne s’applique pas qu’aux Eglises chrétiennes, mais aussi à d’autres communautés religieuses, particulièrement musulmanes et juives — ainsi qu’à l’Association humaniste à partir de 2018.

Toutes les communautés religieuses et idéologiques ont le droit de lever un impôt dans la mesure où elles représentent des communautés publiques. C’est ainsi que l’Etat garantit la liberté religieuse, élément important des droits fondamentaux dans une société plurielle, et assure la capacité de ces communautés à s’y développer, poursuit la déclaration.

Une séparation institutionnelle

Ce débat a été lancé par Sebastian Schlüsselburg, député  du parti Die Linke à Berlin. Il réclame une séparation institutionnelle de l’Eglise et de l’Etat au vu de la diminution du nombre de fidèles dans la capitale. Le fait que moins d’un quart de la population berlinoise fasse encore partie d’une Eglise signifie qu’il est enfin temps de remettre en question certains privilèges accordés par l’Etat à ces institutions, a déclaré en substance le parlementaire au quotidien «Neues Deutschland». Pour lui, L’impôt ecclésiastique doit être aboli. «Les droits fondamentaux et les droits du salarié doivent aussi s’appliquer dans les Eglises et les communautés religieuses, ainsi que les organisations qui en dépendent», souligne également Sebastian Schlüsselburg. Cela vaut tout particulièrement pour le droit de grève, la loi régissant les relations sociales dans l’entreprise et le droit à l’avortement.

La neutralité de l’Etat a aussi un impact sur le droit des sociétés religieuses à régler leurs affaires de manière autonome en matière de droit du travail, a rétorqué l’Eglise régionale. Depuis 40 ans, le dialogue social au sein de l’Eglise s’opère via le système de la «troisième voie». Les conditions de travail sont définies au sein de commissions paritaires basées sur le partenariat et l’égalité des travailleurs et des organismes employeurs. En 2012, une tentative des députés Die Linke au Bundestag de faire supprimer les privilèges des Eglises vis-à-vis du droit du travail s’était déjà soldée par un échec. D’après les statistiques officielles, en 2016, à peine 16% des Berlinois appartenaient à l’Eglise protestante. Pour ce qui est de la communauté catholique, ce chiffre était de 9%.

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