Certains tableaux arrivent à chuchoter à nos oreilles et se donnent à écouter lorsque nous les contemplons. Il en est ainsi pour celui du célèbre peintre Claude Monet appelé « Les coquelicots ». Ce tableau, je l’affectionne particulièrement, il fait résonner en moi de nombreuses mélodies de vie. Lorsque je le regarde, il me chuchote tant de choses : il y a les cris des enfants qui se promènent dans les champs, les appels au calme de leurs mères, il y a le vent qui fait doucement bruisser les feuilles des arbres et flotter les coquelicots, le chant des oiseaux nichés dans les peupliers, peut-être même un ou deux chiens qui aboient au loin.

Les bruits, les sons, les musiques ; nous baignons dans un univers sonore permanent dont nous ne prenons conscience que par moments. Lorsque nous les entendons, nous sommes réceptifs à ces bruits qui nous sont parfois familiers et qui racontent une histoire. Et puis, parfois, autour de nous, tout n’est que silence. Le silence est aux bruits ce que l’ombre est à la lumière : une autre face, indispensable, caisse de résonnance des bruits de la vie. Pas forcément le silence complet, mais sa présence entre les sons, entre les moments où le bruit est inévitable ou souhaitable. Les temps de silence sont comme des respirations, des parenthèses : des mises en valeur de sons que nous aimons et des soulagements de ceux qui nous indisposent.

La foi chrétienne est aussi ponctuée de temps de silence, de temps sans paroles, de temps d’écoute attentive. Les exemples sont nombreux, et souvent nous avons l’impression que Dieu reste silencieux face à nos demandes et nos prières. Et pourtant, dans le silence, nous pouvons accepter l’inouï, l’inédit : ce Dieu qui se fait proche de nous et qui nous chuchote à l’oreille.

Je nous souhaite de vivre des temps de calme et de silence dans nos vies, afin de pouvoir grandir dans une écoute plus attentive et découvrir les beautés de la vie qui se laissent entendre.