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Il se tue en sortant d'un conseil paroissial

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[pas de légende]

Il se tue en sortant d'un conseil paroissial

30 janvier 2023

Une fois de plus, un conseiller de paroisse trouve la mort en rentrant chez lui après un conseil. Alerté par la situation, l’Église du Mordant lance une campagne de sensibilisation pour ses conseiller·e·s. Le message central: une voiture ne se conduit pas comme une paroisse.

Jeudi dernier, un conseiller de paroisse a trouvé la mort dans un accident de la route en rentrant chez lui. C’est le troisième en 4 mois seulement. La chute démographique qui résulte de ces accidents mortels, et la diminution de main d’oeuvre qui s’en suit pour les paroisses, ont conduit l’Église du Mordant à lancer une grande campagne de sensibilisation pour ses conseiller·e·s.

« Nous n’arrêtons pas de le répéter: vous ne pouvez pas piloter votre véhicule comme vous pilotez la paroisse, ou même la planète. » martèle M. Miéville, porte-parole de l’exécutif, dans une vidéo de prévention envoyée par la poste à tous les élus (des cédéroms peuvent être commandés au secrétariat de l’Église, ndlr.).

Piloter une paroisse

Le message est clair: dans la paroisse, on a pris l’habitude de ne pas regarder les problèmes en face. Que ce soit les conflits relationnels que l’on met sous le tapis, le déclin de la fréquentation en dessous des seuils qui permettent aux communauté de se renouveler, la chute des vocations, l'épuisement des bénévoles et les burn-out des ministres, l’incapacité à parler de manière audible à l’extérieur du premier cercle de fidèles, ou encore les compromis timorés pour éviter de prendre des décisions claires… Toutes ces attitudes peuvent être ignorés paisiblement, car les conséquences mortelles n’apparaîtront pas avant plusieurs années. Quand les effets se feront réellement sentir, soit les décideurs actuels ne seront plus là, soit l’Église prendra une décision dans l’urgence et dans l'émotion, comme elle l’a toujours fait. Ce qui offrira alors un prétexte pour éviter de discuter de questions fondamentales.

Ce système ayant toujours fonctionné à merveille, les paroissien·ne·s sont invité·e·s à profiter du voyage, ainsi que de tous les conforts que l’Église d’aujourd’hui peut leur offrir personnellement. Selon le porte-parole, il en va exactement de même que pour la planète et le dérèglement climatique. Pour fonder ses propos, M. Miéville, en bon théologien, s’en réfère aux paroles de l’Apôtre Paul: « Consommez, car demain vous mourrez » (1 Corinthiens 15, 32). Ou à celles de Jésus: « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain… À chaque jour suffit sa peine. » (Matthieu 6, 34)

Piloter une voiture

En voiture, par contre, le fonctionnement ne serait pas le même: il faudrait anticiper. « Si vous ignorez le mur qui est devant vous, vous en payez directement le prix », avance le porte-parole de l’Église. Nous avons interrogé Mme Rollante, experte en circulation routière et prévention des accidents, qui confirme la teneur générale de ses propos: « Sans vouloir donner l’impression que je prête du poids à des propos religieux, je peux toutefois confirmer le fait que la plupart du temps, lorsqu’une voiture rentre dans un mur, la collision est immédiate. »

La situation préoccupe l’exécutif, conscient depuis des années de la difficulté toujours croissante à trouver de nouveaux conseillers pour suppléer aux postes vacants, et organiser la vente de paroisse bi-annuelle.

M. Miéville est donc formel: les conseillers doivent « veiller à leur conduite » (1 Tim 3, 2). En paroisse, on ignore les murs dans lesquels on fonce. En voiture, on les évite.