Le langage inclusif crée encore le débat en ces temps de mobilisation pour la journée de la femme ! Reportage en direct de Facebook. Une grande controverse a agité les paroisses de Schuchenheim le Bas, le Haut et le Dessous. Le lieu de cette controverse ? Leurs pages facebook « PastSchuchBas », « Paroisse Unie de Schuchenheim la très haute » et « Eglise Dessous Schuchenheim ».

Les rédacteurs de ces billets (appelés “posts” par les jeunes) ont fait la part belle aux métaphores spirituelles afin de nous introduire à la subtilité et à la saveur de ces dernières. Comme l'a annoncé Schuchenheim le Bas: « Il est en effet temps de sortir des chemins battus et d’oser de nouvelles formulations, plus inclusives et faisant place à l’interculturalité. Traduire, c’est oser — et le mimétisme biblique n’est plus d’actualité. »

Schuchenheim le Haut a immédiatement réagi en postant une prière très originale — qui se dispense d'utiliser le compassé « nous sommes membres d’un même corps, certains sont la main et d’autres le pied », pour lui préférer (certainement car la pasteure est féministe) — « nous sommes toutes membres d’un même corps, certaines sont l’utérus et d’autres le clito. »

Une réponse, bienveillante mais bien sentie, de Schuchenheim le Dessous, ne s'est pas faite attendre : « Bien que nous saluions cette entreprise de renouvellement linguistique, nous avons des recommandations. Pour ne pas oublier les femmes sans utérus et les femmes excisées, il est possible de panacher un peu mieux en mobilisant les termes "glandes mammaires", "ovaires" ou encore "vulve". Ne créons pas de nouveaux dogmatismes : bref, que chacun·e se sente libre. » Il est vrai que cette communauté se dit "altermondialiste."

L'autonomie des laïcs stimulée

Alors que l'on pourrait penser que le débat était clôt, un groupe de paroissien·nes autonomes des trois entités s'est créé : « Schuch'Uni·es ». Remarquant que « certains hommes pouvant se sentir oubliés », iels proposent un texte alternatif ou complémentaire : « nous sommes membres d’un même corps, certains sont des planchers abdominaux et d’autres des glands ! ».

Moi-même qui suis cette affaire de près, je suis à deux doigts de créer ma propre page Facebook afin de faire remarquer que le mot gland peut être confondu avec le fruit du chêne. Pour ne pas mettre les hommes de côté, je recommande d’utiliser plutôt verge ou prostate mais, là aussi, certains hommes n’ont ni l’un ni l’autre. Bref, c'est une affaire délicate et je m'en tiens aux recommandations de l'Inspectrice de cette Inspection (nous sommes en pays luthérien), qui a prudemment préféré rester en dehors du débat et a posté une parole de sagesse : « Que chacun·e fasse en son âme et conscience pour ne pas "faire glisser son/sa prochain·e" comme nous le recommandent les Écritures. »

Une communication facilitée

Ces nouvelles formulations, résolument inclusives et compréhensibles de chacun·e, représentent un progrès notable de communication. Ce qui s’en ressentira, à n’en pas douter, dans l’harmonie communautaire.