«Le dialogue n’implique pas de renier sa tradition ecclésiale»

Le patriarche œcuménique Bartholomée à la cathédrale Saint-Pierre de Genève lors d’un culte célébrant le 70e anniversaire du COE © Albin Hillert/COE / Le patriarche œcuménique Bartholomée à la cathédrale Saint-Pierre de Genève lors d’un culte célébrant le 70e anniversaire du COE © Albin Hillert/COE
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Le patriarche œcuménique Bartholomée à la cathédrale Saint-Pierre de Genève lors d’un culte célébrant le 70e anniversaire du COE © Albin Hillert/COE
Le patriarche œcuménique Bartholomée à la cathédrale Saint-Pierre de Genève lors d’un culte célébrant le 70e anniversaire du COE © Albin Hillert/COE

«Le dialogue n’implique pas de renier sa tradition ecclésiale»

20 juin 2018
Le patriarche œcuménique de Constantinople a prêché dimanche à l’occasion du culte marquant le septantième anniversaire du Conseil œcuménique des Églises.

«Le Conseil œcuménique des Églises (COE) a été fondé dans le but de promouvoir l’unité des chrétiens. Malheureusement, depuis sa fondation, de nombreux clivages et difficultés imprévues sont survenus», a reconnu le patriarche œcuménique Bartholomée, dimanche à Genève. C’est lui qui a été invité à prêcher durant cette célébration marquant les 70 ans du Conseil œcuménique des Églises.

Le Patriarcat œcuménique de Constantinople est l’un des membres fondateurs de l’organisation basée à Genève et qui regroupe près de 350 Églises représentant plus de 500 millions de chrétiens. «Le dialogue n’implique pas de renier sa tradition ecclésiale. Il signifie plutôt un changement de notre état d’esprit et d’attitude, ce que nous appelons dans notre langage spirituel le “repentir”, en grec métanoia, ce qui veut dire voir les choses d’une autre perspective», a développé le patriarche devant une cathédrale pleine de représentants de diverses confessions. En particulier de délégués des deux Corée.

Dans sa prédication, il a également rappelé que l’engagement des chrétiens d’Orient pour que l’unité, déjà dans les années 1920 alors que le COE n’a été fondé qu’en 1948. «Peu après la fin de la Première Guerre mondiale qui fut dévastatrice, une voix s’éleva à l’Orient chrétien, interpellant les Églises de l’oikuménè entier d’établir entre elles une confiance mutuelle, de ne plus se considérer comme étrangères, mais comme parentes et familières en Christ.» Présentant cela comme un long pèlerinage, le patriarche Bartholomée. Un chemin qui doit se poursuivre: «Le mouvement visant à rétablir l’unité des chrétiens prend des formes nouvelles pour répondre à des situations nouvelles», a souligné le patriarche dans sa prédication prononcée en français.

Le comité central du Conseil œcuménique se réunit depuis vendredi à Genève et à l’Institut œcuménique de Bossey (VD). Bien que l’Église catholique romaine n’en soit pas membre, le pape François marquera les festivités de sa présence, puisqu’il conduira une prière œcuménique avec les membres du comité central, lors du dernier jour de la rencontre ce jeudi. La collaboration entre catholiques romains et COE, a été qualifiée de «coopération constructive», par le patriarche Bartholomée.

Elu par l’Assemblée générale qui se réuni tous les huit ans, le comité central du COE se réuni, lui tous les deux ans. Durant cette semaine, les délégués prendront diverses positions en faveur de la défense de la Création, de la paix. Ils prendront également des engagements pour la lutte contre le VIH. Mais dimanche, la vice-présidente du Comité central Mary Ann Swenson a rappelé l’attachement spirituel de l’organisation. «La célébration est l’un des moments forts de notre rencontre», a-t-elle insisté.