L’Église réformée neuchâteloise complète son exécutif

Deux nouveaux ministres rejoignent l'exécutif de l'Église réformée neuchâteloise. Image d'illustration. © iStock/sorbetto / Deux nouveaux ministres rejoignent l'exécutif de l'Église réformée neuchâteloise. Image d'illustration. © iStock/sorbetto
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Deux nouveaux ministres rejoignent l'exécutif de l'Église réformée neuchâteloise. Image d'illustration. © iStock/sorbetto
Deux nouveaux ministres rejoignent l'exécutif de l'Église réformée neuchâteloise. Image d'illustration. © iStock/sorbetto

L’Église réformée neuchâteloise complète son exécutif

3 juin 2021
Deux nouveaux ministres ont été élus au Conseil synodal de l’Église réformée neuchâteloise, lors de son synode de juin. Les délégués ont également accepté les comptes déficitaires, mais ont refusé un rapport annuel jugé tronqué.

Les pasteurs Christine Hahn et Florian Schubert rejoignent le Conseil synodal (exécutif) de l’Église réformée évanfélique du canton de Neuchâtel (EREN). Élus par les délégués au Synode (organe délibérant) lors de la session du 2 juin en visioconférence, ils remplaceront ainsi les conseillers sortants Alice Duport et Christian Miaz.

Malgré trois candidatures, l’élection a été réglée en un tour seulement. Esther Berger, actuelle présidente du Synode, en lice pour l’exécutif, a été troublée par sa non-élection et a tenu à faire part de ses interrogations sur la confiance qui lui était accordée en tant que présidente du Synode. Les délégués l’ont unanimement confortée dans sa fonction.

Un rapport en demi-teinte

Avec une petite majorité, les délégués ont refusé le rapport annuel 2020. En cause: un contenu reformulé et coupé sans que les auteurs des différentes contributions ne soient avertis, ce qui a provoqué un mécontentement général. Le Conseil synodal a reconnu les faits, expliquant la volonté d’un rapport plus concis adressé tant à l’interne qu’aux partenaires extérieurs de l’EREN ainsi que la nécessaire suppression des redondances concernant la pandémie et ses conséquences sur les activités annulées, ce qui n’était en aucun cas une censure, comme l’a précisé Christian Miaz, président du Conseil synodal. Les délégués ont invité à une réflexion plus large sur la finalité et le public visé par un tel rapport.

Le refus n’a pas empêché les délégués de se prononcer en faveur de l’envoi du rapport. Si certains ont pointé une incohérence avec la décision du Synode, d’autres estiment qu’un envoi permet à l’EREN de se rappeler au bon souvenir des différents partenaires. Quant aux contributions du rapport, elles restent diponibles, dans leur intégralité sur le site de l’EREN.

Les comptes passent la rampe

Avec un déficit de 158'593 fr., au-dessous des 663'900 fr. pourtant prévus au budget, les comptes 2020 ont été acceptés. Le résultat s’explique notamment par une baisse des charges d’exploitation et une économie faite sur certaines charges de collaborateurs. «La pandémie a eu un impact limité sur la fidélité des contribuables. Si beaucoup ont souffert de solitude, tout le monde n’a pas vécu des situations financières en lien avec la pandémie», a relevé le conseiller synodal Jacques Péter. Pour autant, «le "ça va quand même" a ses limites et nous continuons à chercher l’équilibre financier. Nous allons poursuivre encore trois ou quatre ans avec des comptes qui ne vont pas très bien, mais il faut se donner le temps de la réflexion avant de faire des choix, à la lumière du processus EREN2023», a précisé le conseiller synodal en charge des finances. Et d’ajouter: «Nous n’allons pas attendre 2024 pour faire des économies intelligentes, mais nous ne ferons pas des économies à tout prix.»

Finances toujours, Christian Miaz a informé l’assemblée du don de 120'000 fr. de Solidarité protestante suisse et d’un autre de 10'000 fr. d’un fond zurichois, dont l’attribution n’a pas été encore décidée.

Réformer le synode?

Enfin, les délégués ont accepté la motion de la paroisse des Hautes-Joux, qui propose d’étudier et proposer, en partenariat avec le Bureau du synode, «des mesures de réformes du synode, pouvant toucher tant à ses prérogatives, qu’à sa composition, la fréquence de ses séances et son protocole, pour que cette institution fondamentale de l’EREN puisse être aussi souple, dynamique et joyeuse que souhaite l’être l’EREN». Les motionnaires souhaitent ainsi que l’organe délibérant puisse notamment être une force de propositions et ne se contente pas de se prononcer sur des rapports soumis au vote. Le texte est donc désormais dans les mains de l’exécutif.

Faute de temps, la session se poursuivra le 9 juin, l’occasion pour le Synode de se pencher notamment sur les conditions d’emploi des membres du Conseil synodal, l’avenir du Service cantonal de formation.

Et aussi

Lors de la session du 9 juin, les délégués ont accepté que le président du Conseil synodal perçoive un salaire équivalent au maximum des hautes-paies (salaire maximum sur l’échelon salarial) d’un salaire de ministre permanent et une indemnité annuelle de 12'000 fr, soumise aux charges sociales. Une décision qui clarifie les conditions d’emploi des membres de l’exécutif, tout en rendant la fonction attractive pour de jeunes ministres. Jusqu’à présent, les demandes d’indemnités supplémentaires étaient soumises à la discussion.

Dans la foulée, les délégués ont accepté que les conseillers laïques et ministres reçoivent une indemnité de 20% de poste ministériel au maximum des hautes-paies. Si les propositions de l’exécutif ont passé la rampe, plusieurs délégués ont pointé la nécessité de rediscuter de la politique salariale, dans une perspective d’évolution pour les ministres permanents.

Le délai de révocation d’un poste électif synodal, comprenant notamment les membres de l’exécutif, est fixé à six mois et le Conseil synodal reviendra l’an prochain avec un projet de modification du Règlement général comprenant notamment les raisons, critères et procédure d’une telle révocation.

Le reste de la soirée a été occupée par les débats concernant l’avenir du Service cantonal de formation, comprenant la formation cantonale jeunesse, mais aussi catéchèse, ainsi que les explorations théologiques, Terre Nouvelle et l’accompagnement du bénévolat. Le Conseil synodal proposait en effet la dissolution d’un service devenu « fourre-tout» nécessitant aujourd’hui une réflexion quant à sa redéfinition et à sa réaffectation.

Après des longs débats et une série d’amendements, le synode a validé la dissolution comme une première étape de redéfinition de chacun des secteurs. Une phase test de deux ans pour l’intégration d’un poste de 0,5 équivalent plein-temps au Service des ressources humaines pour l’encadrement et la formation des bénévoles va être mise sur pied prenant en compte les différentes remarques émises au Synode. Il charge le Conseil synodal de présenter un plan de réflexion et de réorientation des différents secteurs.