Y a-t-il un diable chez les protestants?
J'adore votre site, et vous remercie chaleureusement de l'intelligence de vos réponses et des perspectives très intéressantes qu'elle ouvre sur ma foi. Je me permets dès lors de soulever l'interrogation suivante: Il me semble qu'il est un sujet que l'Eglise protestante n'aborde jamais, c'est celui du diable. Existe-t-il selon vous (à l'instar de la tentation du Christ dans le désert), ou n'est-ce qu'une figure métaphorique? Ou au contraire le diable est une espèce de Dieu maléfique? Il me semble que si l'on admet son existence, on peut beaucoup plus facilement réconcilier la puissance de Dieu avec le libre arbitre de l'homme, en démontrant qu l'humain qui s'éloigne de Dieu le fait de son plein gré poussé par le diable. Y a-t-il une lutte entre Dieu et le diable en ce sens que le diable essaye de nous soumettre à la tentation de désobéir et commetre le mal? J'ai l'impression que les églises plus évangéliques et plus fondamentalistes que l'Eglise protestante reconnaisse pleinement l'exi
u diable.
Je serai très heureux d'être éclairé sur ce point.
Merci beaucoup
Votre interrogation est très stimulante car elle pose beaucoup de questions
sur Dieu, le mal, la liberté et la responsabiblité. Dans la conviction qu'il
y a sans doute d'autres réponses chez les protestant-e-s que la mienne, j'ose
quelques idées:
-l'être humain est libre par nature (par création), responsable de ses actes,
doué de la capacité de nuire comme de faire le bien.
-l'être humain est en revanche incapable de nouer des relations libres avec
Dieu. Avec les autres, la volonté de puissance, de domination prime facilement
sur les bonnes intentions, même les meilleures. C'est ce qu'on appelle le péché.
-ce que Dieu offre en Jésus Christ, c'est son acceptation de chaque être humain
tel/le qu'il/elle est, par amour pour chacun-e de nous. Cela nous libère de
la fatalité de la volonté de puissance et de domination et rouvre la possibilité
de relations libres avec Dieu et les autres. C'est ce qu'on appelle la grâce.
-le mal (en tant que violence au sens large causée à autrui) existe; il existe
à cause de nous et de notre incapacité à vivre la liberté originelle et constitutive
de l'être humain sans la pervertir en violence. Même la psychologie le dit:
les meilleures actions ne sont entreprises que si on en retire un "bénéfice"
au moins au niveau psychologique: c'est donc toujours moi qui est au centre,
pas le binôme moi-l'autre. Aimer son prochain comme soi-même: aimer les deux,
pas l'un contre l'autre.
-le mal existe aussi sous la forme des catastrophes naturellles. Ce "mal" n'est
pas lié à l'éthique, il est la brutalité de la nature. Et Dieu n'y peut rien,
sauf à avoir fait le monde autrement. Mais l'aurait-il pu?
-je ne vois aucune nécessité au diable dans cet exposé de ce que je crois. Satan
(=l'accusateur) ou le diable (=celui qui divise. Le mot grec contraire est le
mot symbole= ce qui est uni) sont des images métaphoriques exprimant la réalité
du mal et permettant à l'être humain de ne pas en porter seul le poids.
-c'est leur réalité qui signifierait la fin de la liberté pour l'être humain!
Le monde ne serait que le champ de bataille entre deux dieux, le bon et le mauvais
et l'être humain le sujet de la bataille. C'est une religion connue: le manichéisme.
Ce n'est pas le christianisme.
Voilà quelques pistes de réflexions. je ne pense pas avoir épuisé le sujet,
ni y avoir donné le seule réponse possible. A vous de voir!
Merci de vos compliments sur le site.
Je serai très heureux d'être éclairé sur ce point.
Merci beaucoup
Votre interrogation est très stimulante car elle pose beaucoup de questions
sur Dieu, le mal, la liberté et la responsabiblité. Dans la conviction qu'il
y a sans doute d'autres réponses chez les protestant-e-s que la mienne, j'ose
quelques idées:
-l'être humain est libre par nature (par création), responsable de ses actes,
doué de la capacité de nuire comme de faire le bien.
-l'être humain est en revanche incapable de nouer des relations libres avec
Dieu. Avec les autres, la volonté de puissance, de domination prime facilement
sur les bonnes intentions, même les meilleures. C'est ce qu'on appelle le péché.
-ce que Dieu offre en Jésus Christ, c'est son acceptation de chaque être humain
tel/le qu'il/elle est, par amour pour chacun-e de nous. Cela nous libère de
la fatalité de la volonté de puissance et de domination et rouvre la possibilité
de relations libres avec Dieu et les autres. C'est ce qu'on appelle la grâce.
-le mal (en tant que violence au sens large causée à autrui) existe; il existe
à cause de nous et de notre incapacité à vivre la liberté originelle et constitutive
de l'être humain sans la pervertir en violence. Même la psychologie le dit:
les meilleures actions ne sont entreprises que si on en retire un "bénéfice"
au moins au niveau psychologique: c'est donc toujours moi qui est au centre,
pas le binôme moi-l'autre. Aimer son prochain comme soi-même: aimer les deux,
pas l'un contre l'autre.
-le mal existe aussi sous la forme des catastrophes naturellles. Ce "mal" n'est
pas lié à l'éthique, il est la brutalité de la nature. Et Dieu n'y peut rien,
sauf à avoir fait le monde autrement. Mais l'aurait-il pu?
-je ne vois aucune nécessité au diable dans cet exposé de ce que je crois. Satan
(=l'accusateur) ou le diable (=celui qui divise. Le mot grec contraire est le
mot symbole= ce qui est uni) sont des images métaphoriques exprimant la réalité
du mal et permettant à l'être humain de ne pas en porter seul le poids.
-c'est leur réalité qui signifierait la fin de la liberté pour l'être humain!
Le monde ne serait que le champ de bataille entre deux dieux, le bon et le mauvais
et l'être humain le sujet de la bataille. C'est une religion connue: le manichéisme.
Ce n'est pas le christianisme.
Voilà quelques pistes de réflexions. je ne pense pas avoir épuisé le sujet,
ni y avoir donné le seule réponse possible. A vous de voir!
Merci de vos compliments sur le site.