Votre remarque est tout à fait pertinente, c'est pourquoi je la reprends. Vous
avez parfaitement raison, un pape n'est pas un roi.Il est avant tout l'évêque
de Rome, le "primus inter pares", le premier parmi des égaux, les évêques. Son
rôle devrait être celui d'un serviteur, d'un rassembleur plutôt que celui d'un
autocrate.
Si on a pu parler du "règne" de feu Jean Paul II, c'est parce qu'au niveau de
la gouvernance de l'église catholique il a malheureusement infléchi son rôle
dans le sens d'une dérive absolutiste quasiment aveugle, en contradiction avec
l'esprit de collegialité promu par Vatican II. Il a exploité le dogme de l'infaillibilité
(qui ne datait que de l870) d'une manière abusive, en particulier sur le célibat
forcé des prêtres et du ministère des femmes dans l'église, verrouillant ainsi
quasiment toute possibilité de réforme.
C'est ce dogme de l'infaillibilité qui a d'ailleurs été contesté par le théologien
catholique Hans Kung, ce qui lui a valu un magistral "coup de crosse".
Ceci est certes le point de vue du protestant que je suis, mais que je sais
partagé par nombre de mes amis catholiques.