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Christianisme et autres religions

Dialogue interreligieux et conversion à la vérité?

Par
DORAH
Réponse de
Peut-on parler de dialogue interreligieux dont la finalité est la promotion de la paix entre les peuples si - dixit Mgr AMATO, secrétaire de la Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi - la conversion à la vérité et à la foi chrétienne ne peut et ne pas être exclus du dialogue (sachant en plus que ce même Mgr dénonce ceux qui affirme de façon préremptoire que toutes les religions sont des chemins vers le Salut ? Question subsidiaire : toutes les religions mènent-elles vers le Salut ? Et qu'est-ce que le Salut ?
 

Je commencerai par vos questions subsidiaires, qui sont en fait fondamentales: qu'est-ce que le salut ? J'estime pour ma part que ce terme même de « salut » est à la fois piégé et trompeur, entre  autres parce qu'il renvoie presque exclusivement à une vie dans l'au-delà. Au mot « salut », je préfère le mot « sens ». Une religion qui conduit à une vie qui a un sens parce qu'elle participe à un projet, le projet de Dieu pour rendre le monde vivable. Pour nous chrétiens, c'est le chemin que le Christ nous propose dans l'évangile, de la part de Dieu. Par contre, nous ne pouvons pas spéculer sur un « salut » dans l'au-delà. Nous avons certes l'espérance d'une autre dimension d'être avec Dieu, mais dont Dieu seul a la clé.

Toutes les grandes religions proposent un chemin vers un « salut ». Si ce chemin n'est pas le nôtre, nous pouvons néanmoins entrer en dialogue avec elles, car nous avons aussi des choses à apprendre d'elles, y trouver des richesses qui fortifieront notre foi.

Ceci dit, nous ne pouvons pas entamer ce dialogue à partir  d'une  « vérité » qui serait la seule véritable, ce qui est encore l'attitude de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de l'Eglise romaine. Le dialogue exclut toute tentative de conversion de l'autre, il doit se limiter à témoigner de notre foi et de notre espérance à nous. Car nous savons aussi que comme les autres, nous ne sommes qu'en chemin vers la vérité de Dieu et donc que toute « vérité » n'est jamais qu'avant dernière.