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Christianisme et autres religions

Suis-je en dehors du Christianisme?

Par
Chaya
Réponse de
Cher M. Birchmeier, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre réponse à question s'il faut adoer Dieu et Jésus - c'est une question, et un problème qui me travaille depuis longtemps. pour être franche, je ne peux pas adorer Jésus. sitôt que j'essaies de chanter avec d'autres (surtout évangéliques) des chants adressés à Jésus, les mots "idôlatrie", et le Shema me viennent à la tête, et je ne peux, en bonne conscience, adorer Jésus, car notre Dieu est le Seigneur UN. mais alors, comment procéder? comment rétablir la juste relation entre Dieu et Jésus? car aussitôt que j'affirme que Dieu seul est Dieu, et nul autre, je me place au bord, si ce n'est pas en dehors du "christianisme", ou du moins dans une des hérésies - si l'on me dit pas directement que je ne suis pas chrétienne parce que je n'acceptes pas que Jésus soit Dieu. je cherches d'ailleurs encore des "preuves" bibliques qui permettent d'affirmer, en non seulement implicitement, que Jésus serait Dieu. c'est ce problème, et celui de l'interprétation de la mort de Jésus, qui me font les plus de peine avec le christianisme. Comment faudrait-il procéder? et quelle resterait la spécificité du christianisme ayant redéfinis ces deux "problèmes"? d'être une sorte de "judaisme sans commandements", des Noahides? Merci pour votre réponse, j'apprécies toujours beaucoup vos refléxions.
  Bonjour chaya Détrompez-vous : quand vous affirmez que Dieu seul est Dieu et nul autre, vous ne vous placez pas dans les marges du christianisme, mais au contraire dans un courant théologique, dit « libéral », de plus en plus présent, qui conteste aussi bien la « nature divine » de Jésus que la doctrine sacrificielle de sa mort.. Ce courant, c’est aussi la « redécouverte » que Jésus n’a pas fondé une nouvelle religion, qu’il était avant tout un prophète juif venu chez son peuple pour rétablir la vérité de la loi et en tirer toute les conséquences (l’évangile)., afin précisément que ce peuple puisse s’acquitter de sa vocation universelle.  Cette vocation  s’est ttmalheureusement poursuivie  après une incompréhension et à une rupture, mais n’empêche que c’est toujours ce même Dieu d’Israël et de Jésus qui poursuit son œuvre dans le monde.  Même les ruptures font parfois place à des réconciliations. Juifs et chrétiens sont aujourd’hui infiniment plus proches qu’aux premiers siècles.Vous posez la question de la spécificité du Christianisme : elle est peut-être justement dans la reconnaissance que Jésus était effectivement non pas Dieu, mais le « messie » de Dieu, le « Christ » de Dieu, investi de la totalité de ce que Dieu est pour nous.

Concernant cette spécificité  « sans rupture » du Christianisme par rapport au Judaïsme,  je vous cite un extrait d’un article d’un des pasteurs de la cathédrale de Saint-Pierre à Genève :   

« Pourra-t-on un jour admettre définitivement que les Juifs possèdent dans leur tradition tout ce qui est néces­saire à la foi en Dieu et au salut? Qu'ils n'ont aucun besoin des Eglises, même si les Eglises ont, par certains côtés, besoin d'eux? Ils ne sont pas tenus de nous rejoin­dre. La relation entre chrétiens et juifs ne s'apaisera que lorsque nous aurons abandonné toute arrière-pensée récupératrice et toute velléité d'impérialisme religieux. Le problème qui se pose aux chrétiens est de savoir comment vivre leur foi sans exclusivité, sans prétention dominatrice ni contrainte autoritaire. Ce qui suppose évidemment de leur pari un réexamen complet du rôle du Christ et du chapitre de la christologie. Depuis longtemps le courant de pensée libéral s'est engagé sur cette voie. Il fournit les réponses les plus convaincantes et les plus prometteuses.          Ce « réexamen » du rôle du Christ, c’est pour moi ce qui rend  aujourd’hui la théologie si passionnante !