Tricher n’est en tout cas pas un péché au sens où on définit rigoureusement ce mot en théologie chrétienne. Le péché est, en effet, au sens strict une faute à l’égard de Dieu, dans ma relation à Dieu. Il désigne aussi une fêlure de cette relation, voire sa brisure. Or tricher concerne en général nos relations interpersonnelles. C’est du moins ainsi que je le comprends dans votre question. Les erreurs, fautes, brisure et fêlures dans nos relations « horizontales » ne sont pas à confondre avec le péché. Elles n’en sont que les conséquences. C’est parce que je suis en mauvaise relation avec Dieu que je suis tenté par la tricherie (ou le vol, l’adultère etc.). Il ne faut donc pas confondre ni mettre sur le même pied les deux tables de la loi. La première concerne notre relation à Dieu, la seconde nos relations interhumaines. Or le mensonge dont la tricherie est une forme est mentionné dans la seconde table. Si on met ces deux tables sur pied d’égalité, on moralise la foi et ne reste plus que la vertu. Dès lors si l’on veut lutter en soi ou autour de soi contre la tricherie, la seule solution qui atteigne ce mal à la racine consiste à se remettre dans une juste relation à Dieu ou inviter les autres à entrer dans une nouvelle relation  avec Dieu. Cela, pour nous chrétiens, ne nous est pas possible ! Seul Dieu peut créer en nous la foi qui est cette juste relation à Dieu. Or il l’a fait en Jésus : en lui il nous a proposé une relation nouvelle avec lui fondée sur sa promesse de pardon radical offert inconditionnellement.