Un coup de fil pour mettre fin à l’engrenage de l’extrémisme

En mai 2018, Beatrice Métraux présente le dispositif vaudois de prévention de la radicalisation à la presse. / ©KEYSTONE/Jean-Christophe Bott
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En mai 2018, Beatrice Métraux présente le dispositif vaudois de prévention de la radicalisation à la presse.
©KEYSTONE/Jean-Christophe Bott

Un coup de fil pour mettre fin à l’engrenage de l’extrémisme

10 septembre 2018
Vaud
0800 88 44 00 La hotline d’écoute et d’orientation des autorités vaudoises en matière de radicalisation est désormais en place.

Vous soupçonnez un groupe qui se réunit dans un garage près de chez vous de radicalisation politique? Vous craignez que votre fille sombre dans l’extrémisme religieux? Le canton de Vaud s’est doté de moyens vous permettant de faire part de vos inquiétudes: depuis début septembre, une permanence téléphonique et un formulaire en ligne sont à disposition de la population.

Adopté en juin par le Grand Conseil, ce projet avait été présenté aux médias en mai. «Nous avons choisi de confier la gestion de cette ligne d’appel à la police, car dans les cas où des questions sécuritaires sont en jeu, on ne peut se permettre de perdre des informations. L’anonymat total n’est donc pas adéquat», expliquait la conseillère d’État Béatrice Métraux. Une variante avec une ligne d’appel anonyme, gérée par exemple par la Main tendue ayant, en effet, également été évaluée.

Outre la mise en place d’outils de signalement à disposition du public, le dispositif de lutte contre la radicalisation comprend aussi la mise en place d’un groupe d’experts pluridisciplinaires qui sera chargé d’accompagner au cas par cas les personnes soupçonnées de se radicaliser. Pa railleurs, au sein de l’État, chaque département devra développer des mesures permettant de faire remonter les signalements vers la plateforme opérationnelle et mener des mesures de prévention en fonction des spécificités de chaque service.

Pas question de ne cibler que l’extrémisme religieux au travers de ce nouveau dispositif de prévention. «Nous avons choisi d’adopter la notion très large de radicalisation», précisait Béatrice Métraux lors de la présentation à la presse. Citant le Plan d’action national de la Confédération, elle a rappelé que la radicalisation est le «processus par lequel une personne adopte des positions toujours plus extrêmes sur les plans politiques, sociaux ou religieux pouvant aller jusqu’au recours à la violence extrême pour atteindre ses buts».

Le programme sera évalué après trois ans. «Le dispositif vise à prévenir une rupture avec les milieux familiaux et scolaires», expliquait Béatrice Métraux devant la presse. Le préfet de Lausanne, Serge Terribilini précisait toutefois qu’«il nous faudra être humble, car il n’existe que peu d’expériences menées dans le domaine, mais nous avons l’espoir de faire émerger de bonnes pratiques qui pourraient se généraliser.» 

En 2017, la centrale d’appel de la police vaudoise a recueilli environ 650 appels de personnes inquiètes de voir des voisins ou des proches montrer des signes de radicalisation. Après évaluation de ces signalements, la police garde un œil sur quelque 150 personnes.

Infos pratiques

Permanence d’aide téléphonique disponible 7 jours sur 7 de 6h à 22h: 0800 88 44 00 (numéro gratuit)

En cas d’urgence, appelez la police au 117

Informations et formulaire de contact: www.vd.ch/radicalisation