L’Église protestante se souhaite un ambassadeur auprès de la Confédération

Un ambassadeur réformé au Palais fédéral? / IStock
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Un ambassadeur réformé au Palais fédéral?
IStock

L’Église protestante se souhaite un ambassadeur auprès de la Confédération

Antonia Moser / Ref.ch
19 mai 2021
L'Église évangélique réformée de Suisse (EERS) réfléchit à désigner un porte-voix pour faire valoir ses préoccupations de manière encore plus efficace sous la Coupole.

L’idée a été lancée par Rita Famos, la présidente de l'Église évangélique réformée de Suisse (EERS) dans les colonnes de la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) du 18 mai. Dans le but de consolider les échanges entre l'Église et la Confédération, l’EERS pourrait prochainement désigner une personne chargée de cultiver les relations des réformés avec la Suisse officielle.

Cette idée a pour toile de fond le projet du Conseil fédéral d'envoyer un ambassadeur au Vatican. Dans une interview accordée à la NZZ,  la pasteure Rita Famos a salué, sur le principe, que  la Confédération entretienne des relations diplomatiques avec le Vatican. Toutefois, elle doute de la nécessité d’avoir pour ce faire un ambassadeur et critique le «déséquilibre confessionnel» qui pourrait en résulter.

«Les relations de la Confédération avec l'Église catholique s’en trouveraient renforcées, alors que nous, protestants, n'avons aucun lien officiel avec la Confédération», formule-t-elle à la NZZ.

Établir des contacts au niveau national

Interrogée par le site alémanique Ref.ch, Rita Famos s’explique: «Il est important qu'il y ait de bonnes relations entre les différents décideurs, en particulier lorsque des questions ou des problèmes surviennent.» Et d’ajouter: «Ces contacts sont déjà bien établis au niveau cantonal. Mais il y existe aussi des questions au niveau fédéral qui nous concernent.» Pour exemple, la présidente de l’EERS mentionne le don d'organes ou les intérêts des Églises dans le cadre de la crise sanitaire.

Alors que l'Église catholique a déjà établi cet échange par le biais du nonce, cela fait défaut du côté réformé, poursuit la présidente de l’EERS. «Bien sûr, nous avons un statut différent de celui du Saint-Siège en vertu du droit international. Mais nous sommes la deuxième plus grande communauté religieuse du pays avec un ADN explicitement suisse.» Il est donc logique, à ses yeux, que le Conseil fédéral connaisse également les positions réformées. Selon elle, un échange institutionnalisé faciliterait cela.

L'Allemagne comme modèle

Si pour l’EERS, nommer également un ambassadeur auprès de la Confédération ne constitue toutefois pas l'une de ses priorités, précise la présidente de l’EERS, son Exécutif va néanmoins discuter de la manière de procéder dans ce sens. Rita Famos souligne qu’un regard sur ce qui se fait dans d’autres pays montre que cela n’est pas une simple «idée folle». Et de citer le cas de l'Allemagne, où un officiel représente les intérêts de l'Église protestante auprès de la République fédérale ainsi qu’auprès de l'Union européenne.