L’orientation sexuelle n’est pas un choix, mais un don de Dieu

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L’orientation sexuelle n’est pas un choix, mais un don de Dieu

Famille, mariage, sexualité. Les délégués de la Fédération des Églises protestantes de Suisse ont débattu de ces différentes thématiques et affirmé une position commune sur l’orientation sexuelle.

«Nous sommes voulus par Dieu tels que nous avons été créés. Nous ne pouvons pas choisir notre orientation sexuelle. Nous l’intégrons comme une expression de notre plénitude de créature.» Telle est la déclaration que les délégués de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) ont acceptée à l’unanimité, mardi 18 juin à Winterthur. Une position qui se distancie clairement des mouvements religieux qui cherchent encore à «guérir» les homosexuels. Cette décision est la première pierre sur laquelle s’appuiera l’exécutif pour développer une position protestante sur les thématiques de la famille, du mariage, du partenariat et de la sexualité.

En effet, en juin 2016, l’Église réformée du canton de Saint-Gall avait déposé une motion demandant à l’exécutif de se positionner sur ces thèmes dans une perspective protestante. Lors de l’assemblée qui s’est déroulée du 16 au 18 juin dernier, le Conseil a remis aux délégués un rapport présentant, entre autres, plusieurs positions sur la question du mariage pour les couples de même sexe. «Il n’a pas été possible de dégager une vision protestante unique […]. À de nombreuses reprises, des positions différentes, parfois contradictoires, ont été formulées», peut-on lire dans le document rédigé par un groupe de travail constitué pour traiter la motion.

Affirmer une position commune

Plutôt que de valider ce rapport aux positions différentes, les délégués ont décidé d’affirmer un point de vue commun sur l’orientation sexuelle et demandé à l’exécutif de continuer à travailler sur les thématiques de la famille, du mariage, du partenariat et de la sexualité. «Nous regrettons que le rapport n’aborde pas des thèmes importants comme l’avortement, les violences sexuelles ou encore la transsexualité», déplore la Saint-galloise Barbara Damaschke-Bösch, vice-présidente de l’assemblée qui note également que les membres du groupe de travail ne représentaient pas suffisamment la diversité de la société.

Plusieurs délégués ont également reproché au rapport de faire une distinction entre les homosexuels et le reste de la population. «Les homosexuels ne sont pas les autres. Ce sont nos frères, nos parents, nos paroissiens», insiste Doris Wagner-Salathe de l’Église de Bâle-Campagne. L’ensemble des discussions sur ces sujets délicats s’est déroulé dans une ambiance de respect et d’écoute. Et si le rapport affirmait une pluralité d’opinions sur la question du mariage, celle-ci n’a été que peu entendue lors du débat.

«En Suisse, les personnes qui ont un avis conservateur n’osent plus se prononcer publiquement. J’espère que ce n’est pas le cas aujourd’hui», constate Claudia Haslebacher de l’Église méthodiste. «Peut-être que nous n’avons pas de position contre ici, mais nous savons qu’elles existent dans les paroisses», relève Gottfried Locher, président du Conseil de la FEPS. «Une Église doit pouvoir accepter des divergences sur ce sujet», souligne le Zurichois Willy Honegger.

La question du mariage n’interroge pas seulement les Églises. Le projet «Mariage civil pour tous» a été mis en consultation par une commission du Conseil national en mars dernier et la FEPS participe à ce processus. La Fédération inclura la décision de l’assemblée à sa réponse au National.