Mobilisation des femmes algériennes pour leurs droits

Vendredi 22 mars, les femmes sont nombreuses parmi les manifestants à Alger / ©KEYSTONE/MAXPPP/LE PICTORIUM/Sadak Souici
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Vendredi 22 mars, les femmes sont nombreuses parmi les manifestants à Alger
©KEYSTONE/MAXPPP/LE PICTORIUM/Sadak Souici

Mobilisation des femmes algériennes pour leurs droits

Les Algériens descendent depuis un mois dans les rues pour exiger un changement politique. Parmi eux, les femmes essaient de faire avancer leurs droits.

Vendredi 22 mars, les Algériennes sont à nouveau descendues en masse dans les rues pour manifester d’une part contre le système politique en place, mais d’autre part aussi pour obtenir les mêmes droits juridiques que les hommes dans les domaines comme le mariage, le divorce ou les successions. Car actuellement, elles ont en la matière des droits inférieurs, en vertu du Code de la famille de 1984. Celui-ci a été mis en place à l’époque par les musulmans conservateurs et ne respecte pas l’égalité entre les sexes prévue pourtant par la Constitution. Concrètement, cela signifie que des femmes peuvent aujourd’hui être répudiées et se retrouver complètement démunies, sans logement, avec des enfants en bas âge sur les bras.

Des «salonnardes» à la solde de l’Occident?

Selon Meriem Belaala, responsable de l’association SOS Femmes en détresse, ces revendications en termes de droit ne sont pas suffisamment entendues dans les grandes villes algériennes. Le poids des traditions reste tenace, même si ces inégalités ne sont plus acceptables et qu’elles expliquent la forte participation féminine dans la rue. Une «coordination féministe» a ainsi décidé d’organiser une permanence devant l’université d’Alger les jours de manifestation. Une façon de se battre contre une propagande présentant les droits des femmes algériennes comme le combat de «salonnardes à la solde de l’Occident».

Population particulièrement vulnérable

Dans ce pays où l’islam est religion d’État, les femmes qui appartiennent à des minorités religieuses comme le christianisme par exemple cumulent les tares. Une avocate algéroise en parle comme d’une population particulièrement vulnérable, «parce que ce sont des femmes et qu’elles ont fait le choix de quitter l’islam.» Pour elle, les chrétiens ont aujourd’hui peur et prient pour que le mouvement de protestation populaire ne soit pas récupéré par les islamistes. Car ceux-ci sont sur le terrain avec beaucoup d’œuvres caritatives et viennent en aide à ceux qui n’ont que le minimum vital, voire moins, pour vivre.

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