Des boutiques à l’image de leurs tenanciers

© iStock
i
© iStock

Des boutiques à l’image de leurs tenanciers

Reportage
Les librairies sont des lieux de passage incontournables des chercheurs spirituels. Visite de deux échoppes qui ont fait de l’ésotérisme leur fonds de commerce.

«Je n’aime plus le terme d'ésotérisme, il est devenu une notion fourre-tout où l'on trouve le pire et le meilleur. De nos jours il a même pris une connotation nettement péjorative. ‹Esotérique› signifie simplement intérieur. Il s'oppose à ‹exotérique›. Dommage qu'un terme aussi précieux soit vilipendé.» Commente Jean-Paul Schneuwly qui nous reçoit à la librairie Delphica à deux pas de Plainpalais à Genève.

Éclairées par des lustres à pampilles, les hautes étagères de bois sombres de cette boutique regorgent de titres aussi divers qu’un cahier de vacances pour francs-maçons, des ouvrages chrétiens, musulmans ou bouddhistes, de nombreux livres de développement personnel et même la grammaire allemande commandée pour ses élèves par les enseignants d’une école voisine. Sur les rayonnages les plus élevés, des cadres présentent des peintures. Dans les recoins de la boutique se cachent aussi des icônes, des statues de Bouddha et des bols de prière.

Ambiance toute différente au centre d’Yverdon-les-Bains: Marina Wolfer nous accueil à l’Être bleu. De grandes baies vitrées éclairent la boutique aux murs blancs. Sur deux grandes tables sont présentés de nombreux cristaux, des étagères mi-hauteur proposent un vaste choix de livres consacrés au bien-être, à l'aromathérapie, à la lithothérapie (cristaux), au développement personnel, etc. Divers oracles et tarots (cartes) sont à disposition afin d'être consultés, sur une grande surface. «J’ai choisi de travailler avec la lumière», annonce la patronne des lieux.

De culture protestante, Marina Wolfer a coupé tout lien avec l’Église peu après la mort de sa maman. Elle a renoué avec la spiritualité quelques années plus tard à la suite d’une rencontre avec une médium. «Je crois en un Dieu universel mais non rattaché à une église particulière et je crois à la réincarnation. Et je pense que l’on est guidé par des forces, peut-être des anges», détaille-t-elle. «Les âmes quand elles reviennent sur terre, elles ont une mission. Et je pense que les crises que l’on traverse dans la vie ont lieu quand on s’éloigne de ce projet.» Elle en veut pour preuve son parcours de vie. Elle était très novice en sciences ésotériques quand elle a décidé d’ouvrir son échoppe il y a huit ans. «Mais après tout a été rendu possible pour moi, ça a été comme sur une autoroute!» C’est pour cette raison qu’elle ne vend que des choses qui sont en accord avec elle. «Ce magasin et tout ce que je vends me ressemblent!» 

Religion light

Bon connaisseur des différentes philosophies et religions, Jean-Paul Schneuwly avoue regretter un peu: «On présente beaucoup d’ouvrages qui proposent des techniques tirées de religions, du bouddhisme en particulier pour en faire des techniques de bien-être. Par exemple avec la méditation pleine conscience on propose du bouddhisme, sans Bouddha. On vend des sous-produits du bouddhisme. Il me semble que l’idée de transcendance, en fait le sens du surnaturel, ait disparu chez beaucoup de nos contemporains. Il explique: «Cela correspond à notre mode de vie, quand on veut se prendre en charge, on ne s’engage pas dans une voie traditionnelle, on va au supermarché et on se façonne une spiritualité à la carte». Les «best-sellers» de sa librairie sont un peu dans cette ligne «spiritualité-wellness» en nous les présentant il conclut «probablement que ça aide, et si les gens ne cessent pas de chercher, cela ne pose pas problème!». Il faut savoir qu’il n’y a jamais eu sur le marché autant de livres de qualité dans le domaine spirituel.

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

Êtes-vous au courant de
l'ACTUALITÉ CHRÉTIENNE
de cette semaine ?

*Champs obligatoires - 🔒 Vos données resteront privées. Désinscription en 1 clic.