Face aux conflits

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Face aux conflits
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Face aux conflits

Adrien Bridel, conseiller synodal de l'EREN
2 juin 2022
Espérance
Point de vue d'Adrien Bridel, conseiller synodal de l'EREN.

Adrien Bridel

Voici donc la guerre. Son irruption m’a fait prendre conscience, malgré moi, que je nageais dans une naïveté qui pensait l’âge des guerres révolu. Dès lors, que penser? Doit-on considérer la guerre comme irrémédiablement liée à la condition humaine?

Ce parti pris nous est déplaisant, voire insupportable. Pourquoi? Parce qu’il nous rappelle la pertinence inaltérable d’un concept théologique qui n’a plus trop la cote: la Chute de l’être humain.

Doit-on en rester là? Déjà dans l’Ancien Testament une alternative est offerte. D’une part, il y a ce que les biblistes nomment l’école deutéronomiste: un Dieu chef de guerre, écrasant impitoyablement l’ennemi. Placé en vis-à-vis, l’être humain apparaît étrangement passif. Dieu fait tout. Et puis, d’autre part, il y a l’option de l’école sacerdotale, celle qui débute avec Abraham. Comme le souligne Kierkegaard, c’est là qu’est posé un amour qui ne nous est pas du tout naturel, celui de notre prochain. Cet amour émane d’en haut, sous la forme d’un commandement: «Tu dois aimer!» Il sera répété par le Christ et placé au sommet de la vie chrétienne.

Notre naturel, c’est donc la Chute, mais nous sommes précisément en présence du surnaturel, autant dans la source que dans ce qui nous est demandé: il y a un dépassement. Ce dépassement, porté par le Souffle divin, exige cependant de notre part un rôle actif. De ce fait, existe-t-il véritablement une alternative à la paix?