L’image au service de la musique

Jean-Christophe Geiser, organiste titulaire de la cathédrale de Lausanne / ©DR
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Jean-Christophe Geiser, organiste titulaire de la cathédrale de Lausanne
©DR

L’image au service de la musique

Musique
Du 1er au 10 décembre, la cathédrale de Lausanne accueillera une série inédite de concerts pour célébrer les 20 ans des grandes orgues Fisk. L’expérience sonore sera soutenue par des projections vidéo géantes.

Six millions de francs, financés pour moitié par des dons privés, 110 jeux, des combinaisons de sons infinies… L’instrument Fisk de la cathédrale de Lausanne a été surnommé l’orgue des superlatifs. En 20 ans, il a suscité des événements tout aussi extraordinaires: 500 concerts, des centaines d’auditeurs lors des fêtes religieuses (Noël, Pâques, Pentecôte), près de 1500 pour les deux concerts du 31 décembre et du 1er janvier, des projections vidéo, des concertos avec orchestre en création… L’aventure se poursuivra en décembre.

Quelle est la spécificité des concerts prévus pour les 20 ans de l’instrument?

Les œuvres tourneront autour de la figure du Christ, puisque ce sera la période de l’Avent, et du gothique, la cathédrale de Lausanne étant le plus vaste et le plus bel édifice gothique de Suisse. Chaque concert comportera du mapping (projection d’animations vidéo sur des façades ou structures, NDLR), parce que nous sommes des êtres visuels; la digitalisation renforce d’ailleurs cette sensibilité. L’orgue est aussi un instrument que l’on regarde. La silhouette particulière des orgues Fisk, dessinées par l’Italien Giorgetto Giugiaro, sera stylisée et reprise dans le mapping: elle évoque un ange posé sur un nuage de lumière, malgré ses 40 tonnes, avec ses grandes tourelles en forme d’ailes.

Quel est le rôle de ces images?

Ici, c’est le visuel qui soutient le musical. Nicolas Hesslein, le vidéaste lausannois qui réalise le mapping, crée un projet autour du programme musical; mais dans ce grand espace de liberté que permet le langage vidéo, il cherchera une harmonie, un équilibre, pour permettre d’apprécier la musique sans être happé par les images ni inversement.

Un mot sur les œuvres choisies?

Je jouerai notamment la 9e symphonie dite «gothique» de Widor, grand organiste mort en 1937. Composée pour l’inauguration en 1890 d’un orgue de Cavaillé-Coll à l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen, elle utilise le thème grégorien du Puer natus. Il y aura aussi au programme la plus longue œuvre écrite par Bach pour l’orgue, les variations sur Sei gegrüsset, Jesu gütig.

Infos

Concerts: Organissima & Lux, du 1er au 10 décembre, 20h.

Infos et réservations: monbillet.ch.

Des présentations de l’instrument seront organisées avant ou après les concerts, suivant les dates.