L’imago, c’est le dernier stade de développement d’un papillon. C’est un concept qui a été développé d’abord par Jung pour évoquer l’empreinte que nous portons, venant de ceux qui nous ont fait grandir, de ce que nous sommes appelés à devenir.

Imago se distingue des approches centrées sur l’individu et des approches centrées sur le collectif. Ici, ce qui importe, c’est la relation, l’«espace entre». On est né dans la relation, on est blessé dans la relation, on se guérit dans la relation. On passe sa vie entière à guérir les blessures de l’enfance… Si nous portons ces blessures, ce n’est pas forcément parce que nos parents étaient inadéquats, mais parce que les meilleurs parents du monde ne peuvent pas donner tout ce dont un enfant aurait besoin pour sortir indemne des phases de développement psychique et social.

Le cœur de la pratique Imago, c’est la technique du miroir. Pour être sûr d’avoir bien entendu ce que l’autre a dit, pour qu’il soit sûr d’avoir été compris, très patiemment, chaque parole est restituée le plus fidèlement possible: «Je t’entends dire que…» Cette procédure ralentit évidemment l’échange et limite donc les réactivités. C’est un apprentissage passionnant du langage de l’autre. C’est l’occasion d’une découverte d’un continent inexploré: les changements rendus possibles par l’attention respectueuse. On y apprend à s’exprimer sans crainte et sans agressivité. Finie la comptabilité toujours déficitaire: «Je te dois, tu me dois, je t’ai donné, tu ne m’as pas rendu!» Ce qui tue le couple, ce sont les reproches. Ce qui le sauve, c’est la délicatesse qui survient quand avec beaucoup d’empathie on peut accueillir les blessures d’un partenaire et les siennes sans se barricader dans des armures de survie. 

Les pires relations sont encore une manière d’être en relation. Ce qui est tellement douloureux, c’est de perdre la sensation de la connexion. Pour retrouver une véritable connexion, il faut sortir de la haine de soi et colmater les fuites…

On prend alors conscience de cette espèce de danse dans laquelle nous sommes tous entraînés : ceux qui s’accrochent trouvent ceux qui évitent. Nos atomes crochus naissent de nos différences. Centrée au départ sur la thérapie de couples, la démarche Imago offre un chemin de développement aussi dans la famille et dans les relations les plus diverses. Elle donne, dès le début, des outils relationnels, véritables compétences rapidement utilisables dans le quotidien.

Avant les dix commandements, il y en a un premier, qui les contient tous: «Ecoute!» («Shema Israel»). L’approche Imago met magnifiquement en pratique cette injonction vitale. Les résultats sont étonnants: paix intérieure, plaisir, créativité. Le site www.imago-suisse.ch (à la source d’ailleurs d’une grande partie de cette présentation) vous donnera davantage d’informations et je me tiens volontiers à disposition pour en parler.