Favoriser les contacts sociaux

La choeur P’tit-Val Grand Coeur regroupe migrant·es et population du village. / © N. Hager
i
La choeur P’tit-Val Grand Coeur regroupe migrant·es et population du village.
© N. Hager

Favoriser les contacts sociaux

Intégration
Un cadre, des liens, des activités: dans le Jura bernois, c’est ce que proposent aux requérants d’asile un réseau de bénévoles et le Service migration de l’arrondissement jurassien des Eglises réformées.

Chant, cours de langue, sorties didactiques et espaces de parole sont proposés régulièrement aux résidents du Centre de requérants d’asile de Sornetan, géré par la Croix-Rouge suisse depuis fin 2022. Pour rappel, la bâtisse, jusqu’à récemment lieu de rencontre et de formation des Eglises, a été mise à disposition de l’institution et est actuellement en vente.

Mobilisation générale

Depuis début 2023, un effort conséquent a été fait par la population du village afin de favoriser une coexistence constructive avec les résidents du centre. «Lorsque nous avons appris que des requérants allaient venir à Sornetan, nous nous sommes tout d’abord sentis quelque peu désemparés. Politiquement, il était important d’être proactif en créant de bonnes conditions d’accueil, autant pour eux que pour la population du village», précise Willy Pasche, maire de la commune du Petit-Val. Avec sa compagne Irène Bickel, qui coordonne le réseau de bénévoles, il souhaitait créer des espaces de partage permettant d’échanger sur des choses simples, où les migrant·es pourraient juste passer un bon moment, sans aborder forcément certaines questions liées à leur parcours. Le choeur P’tit-Val Grand Coeur, qui mélange migrant·es et population du village, s’est rapidement constitué. «Pour la fête nationale, plutôt que de simplement les inviter, nous avons voulu les faire participer pleinement par l’intermédiaire du chant. Une activité à laquelle nombre d’entre eux se sont volontiers prêtés.» Le maire est convaincu que le fait d’offrir un cadre apaisant permet de se recentrer, ce qui ne peut être qu’un plus en matière de santé mentale. «Dans un village, on est obligé de se confronter aux autres et à soi-même, contrairement à une grande ville, où l’on trouve toujours le moyen de s’échapper…»

Des liens pour s’intégrer

Avec pour mandat de favoriser le dialogue et la rencontre entre personnes d’ici et d’ailleurs, le Service migration de l’arrondissement francophone des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure s’implique également sur place et en dehors. «Un groupe de paroissiennes et de paroissiens de la région a organisé des activités de type café-rencontre, percussions ou karaoké. Rapidement, les résidents ont aussi formulé le souhait de faire des sorties, leur lieu d’hébergement étant particulièrement isolé», précise Séverine Fertig, animatrice du Service migration.

Avec le soutien de bénévoles, il a notamment été possible de participer à la course à pied Pop Up Run de Moutier, de visiter le musée Swatch à Bienne et de randonner dans le Jura bernois. Dernièrement, une visite de fromagerie, une journée à la patinoire et des sorties au théâtre ont été mises sur pied. «Cela permet aussi de créer des contacts au sens large, en prenant part à des activités auxquelles la population de la région participe également», ajoute Séverine Fertig. Pour l’animatrice, les liens sociaux sont très importants pour ces personnes qui ne connaissent souvent pas l’environnement dans lequel elles sont arrivées. Cela contribue à favoriser leur intégration et à vivre ensemble de manière plus harmonieuse.

Expo photo en préparation

Sur demande de l’Eglise réformée zurichoise, un projet d’exposition de photographies réalisées par des migrant·es a été lancé. Chapeautée par Irène Bickel, en collaboration avec le Service migration des Eglises réformées, elle sera d’abord présentée outre-Sarine avant de venir prendre place à Sornetan. Une façon pour les personnes issues de la migration de raconter leur «arrivée» d’une autre manière.