La Fédération des Églises Protestantes de Suisse approuve le financement additionnel de l'AI

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La Fédération des Églises Protestantes de Suisse approuve le financement additionnel de l'AI

13 août 2009
Berne - La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) est favorable à une augmentation temporaire de la TVA pour soutenir l'assurance invalidité (AI).

L'organisation revient dans un document fouillé sur les fondements éthiques de l'AI en vue de la votation fédérale du 27 septembre prochain.

 

La forme d'assainissement de l'AI proposée par le Conseil Fédéral est la bonne aux yeux de la FEPS, a-t-elle fait savoir mardi 11 août dans un communiqué. Élever temporairement le taux de la TVA est une expression de la solidarité sociale, toutes les classes de revenus participants au maintien d'une assurance solide. Agir uniquement du côté des dépenses, comme le préconise une partie de la droite, est « objectivement impossible et éthiquement peu défendable ». En outre, faire porter aux seuls handicapés et allocataires de prestations de l'AI, le maintien de l'assurance, aurait quelque chose de « pitoyable ». Dans la foulée de son soutien à la proposition du Conseil Fédéral, la FEPS publie une prise de position détaillée qui est un véritable plaidoyer en faveur d'une société solidaire.

"N'importe qui peut être frappé d'invalidité"

Les arguments de la prise de position sont d'abord existentiels. Personne n'est à l'abri d'un "burn out". « Nos acteurs sur le terrain du social nous le rapportent régulièrement, personne n'est à l'abri du risque de se faire éjecter de la société, suite à une maladie invalidante sur la durée. Il est indispensable d'éviter ces processus par un soutien adéquat ». Pour Simon Weber, porte-parole de la FEPS, une vision spirituelle, presque biblique, sous-tend la prise de position. Si un membre de la communauté humaine, souffre, est en difficulté, c'est l'ensemble du corps social qui est atteint. D'où la nécessité d'impliquer toute la communauté dans l'attention portée aux personnes atteintes durablement dans leur santé, ce que l'AI garantit. Pour montrer que cette vision plonge ses racines dans l'histoire de la Suisse, la prise de position de la FEPS cite la Constitution: « la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ».

L'incertitude économique, une raison supplémentaire de renforcer l'AI.

Les arguments économiques et rationnels de la FEPS se déploient dans deux directions. La première consiste à montrer que la solidarité sociale n'est pas hors de toute rationalité économique, aider à l'intégration revenant souvent moins cher que payer les pots cassés de l'exclusion. « Il faut donner à ces gens les moyens de mener une vie autonome et intégrée dans une société dont ils puissent être partie prenante ». Les autres arguments économiques sont liés à la crise. Pour Simon Weber, le constat ne fait pas de doute, l'incertitude économique se manifeste par une régression de l'aide bénévole : « il y a moins d'argent et moins d'heures disponibles, les gens se prennent plus de temps pour eux ». Pour les allocataires de l'AI, la perte est donc double : non seulement ils ressentent la crise comme tout le monde, mais leur situation passe au second plan des préoccupations