« Les Eglises sous-estiment l'influence qu'elles ont », considère l'écologiste Luc Recordon

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« Les Eglises sous-estiment l'influence qu'elles ont », considère l'écologiste Luc Recordon

14 septembre 2009
Luc Recordon (Monika Flueckiger, parlament.ch)

Les Eglises peuvent offrir des remèdes contre la désespérance contemporaine: ce n'est pas un pasteur qui le dit, mais l'écologiste vaudois et conseiller aux Etats, Luc Recordon. Il l'a fait samedi lors d'un débat devant près de 650 conseillers réformés, réunis à Dorigny, pour marquer le lancement de leur nouvelle législature.

« L'horizon (pour les Eglises), c'est le monde. Les questions auxquelles les Eglises doivent répondre, ce sont les questions de tous », a expliqué Pierre Gisel, professeur de théologie à l'Université de Lausanne. C'est à cette aulne-là que la pertinence du message et des actes des Eglises seront jugés.

« Les Eglises sous-estiment l'influence qu'elles ont », a relevé pour sa part Luc Recordon. De nombreuses valeurs, centrales pour la société contemporaine comme la liberté, les droits de l'homme ou l'écologie, trouvent leur origine dans la civilisation chrétienne. Il s'agit pour les Eglises, selon lui, de relier ces valeurs au message originel.

De plus, pour l'écologiste, les Eglises peuvent offrir des remèdes à la désespérance contemporaine. La foi, l'espérance et l'amour du prochain sont des propositions du christianisme. La société actuelle est à la recherche de sens. Relire les textes à la lumière des questions contemporaines est une piste.

Dans les faits, les Eglises sont-elles trop silencieuses? Jusqu'ici, Philippe Leuba, conseiller d'Etat vaudois libéral, n'a jamais été dérangé par les prises de position des Eglises.

Dans certains cas, le silence des Eglise peut même choquer. L'interdiction du mariage entre un ressortissant suisse et une personne sans papier n'a pas suscité de vagues de contestation dans les Eglises. Or cette interdiction contrevient à la Constitution, mais aussi à la Convention des droits de l'homme.

Les Eglises devaient jouer un rôle de guetteur dans la société, selon les intervenants. Ce qui autorise dans certaines situations la désobéissance civile ou l'objection de conscience.