« Je suis croyante, mais ça fait partie de mon intimité »

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« Je suis croyante, mais ça fait partie de mon intimité »

4 septembre 2011
Jusqu'en décembre, Manuella Maury met sa verve pétillante au service de Faut pas croire (samedi, 13h10 TSR1), l'émission de « société et de religion » de la chaîne romande. Sur une terrasse genevoise, la journaliste valaisanne évoque son retour au studio, sa vision de la foi et un bout de sa quête spirituelle. Interview.


ProtestInfo: Après vous être baladée en Valais (Tête en l'air), et avoir sillonné le pays en train (Le Passager), c'est l'heure pour vous du retour au studio?

Manuella Maury: C'est un double retour, au studio et aux conditions du direct! Un peu comme à la radio, dont je viens d'ailleurs. Je renoue avec une forme de vie, grâce à la fragilité du direct.

P: Etes-vous familière des sujets qu'aborde Faut pas croire?

M. M.: Je me réjouis de me plonger dans des thèmes comme l'asile, le diagnostic pré-implantatoire ou encore le bénévolat. C'est passionnant de faire dialoguer des intervenants qui connaissent les choses de l'intérieur. La vérité des choses passe par la vérité des gens. Les journalistes sont des passeurs. Pour y arriver, il y a toujours une tension entre l'ego et l'humilité, un peu comme dans la foi.

P: Justement, que veut dire pour vous avoir la foi?

M. M.: Dans le milieu humanitaire que j'ai beaucoup côtoyé, j'ai rencontré des êtres de foi de toutes les religions, y compris des athées. Même s'ils s'en défendaient, c'étaient des hommes de foi: ils avaient cette lumière au coin de l'oeil, cette conscience d'être en vie. Avoir la foi, c'est aussi être en route, en quête.

P: Etes-vous vous-même dans cette quête, qui vous ramène à votre enfance en Valais?

M. M.: C'est vrai que j'ai grandi dans un village 100% catholique. J'ai chanté à la chorale, j'allais à la messe tous les week-ends comme tous les enfants du village. Je viens de cette terre-là, et je ne la renie pas. Ce qui me touche aujourd'hui, dans les rituels religieux, ce sont les textes et les gestes que les hommes se sont transmis. Cette part d'immuable.

P: Une ritualité que vous pratiquez encore aujourd'hui?

M. M.: Je ne me cache pas d'être croyante, mais mes rites, mes habitudes, font partie de mon intimité.

P: Que dites-vous aux gens qui affirment vivre sans quête spirituelle?

M. M.: Je n'y crois pas! Un jour ils sont rattrapés. La spiritualité, c'est ne pas être dans l'oubli, dans l'abrutissement, dans la dissolution ou la disparition de soi. Pour moi, la spiritualité, c'est la verticalité. Or, un être qui marche est dans une posture verticale. Le sol et le ciel. Nous marchons tous.

P: La religion peut-elle vous énerver?

M. M.: Les gens qui sont dans un enfermement idéologique ou corporel m'attristent. Il faut lutter contre les enfermements qu'on se fabrique ou que les êtres qui nous entourent nous aident à fabriquer. On est parfois tellement effrayés qu'on a besoin de s'inventer des choses définitives qui nous rassurent, d'avoir une maison, un jardin, de se mettre des limites. J'essaie d'agir contre mes peurs.

P: Qu'est-ce que vous ferez après Faut pas croire?
M. M.: Je travaillerai pour Passe-moi les Jumelles. J'ai d'ailleurs déjà commencé cet été...

A voir et revoir
Toutes les émissions Faut pas croire peuvent être revues sur le site internet de l'émission. Cet article a été publié dans :
Le quotidien vaudois 24 heures le samedi 3 septembre 2011.

S. R.

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