Le président Barack Obama, l'ancien président George W. Bush et d'autres personnalités assisteront aux cérémonies de commémoration du 11 septembre à New York, où 2 753 personnes ont trouvé la mort quand deux avions détournés ont détruit les tours jumelles du World Trade Center. A Washington, 184 personnes avaient été tuées après le détournement d'un avion lancé sur le Pentagone, et 44 autres sont mortes dans le crash d'un quatrième avion en Pennsylvanie le même jour. La nébuleuse islamiste radicale Al-Qaida a revendiqué les attentats, qui ont poussé les musulmans et le terrorisme sur le devant de la scène à l'échelle de la planète.

Le Centre interreligieux fait partie d'un groupement d'organisations new-yorkaises à l'origine d'une initiative intitulée « Prepare New York », qui se tient sur six mois. Cette initiative vise à encourager les échanges interreligieux à l'approche du dixième anniversaire.

Dans une interview accordée au correspondant d'ENInews, Cholé Breyer, qui est prêtre épiscopale, a expliqué qu'à New York – l'une des villes les plus cosmopolites au monde sur les plans culturel, ethnique et religieux – le travail interreligieux est parfois mis à rude épreuve depuis 2001.

Tout de suite après les attentats, la ville a connu des tensions, bien qu'elles aient été éclipsées par un sentiment de « il faut se serrer les coudes », en partie à mettre au crédit des efforts menés par les organisations religieuses et les paroisses afin de promouvoir la bonne entente entre les religions.

« Dans l'ensemble, je dirais qu'il y avait un sentiment positif, non seulement de dialogue, mais aussi d'engagement interreligieux », a-t-elle affirmé. Pourtant, la diversité des personnes qui ont péri dans les tours jumelles – il y avait par exemple 60 musulmans – n'est pas toujours prise en considération, selon elle.

Au cours de l'année qui s'est écoulée, un projet de mosquée et centre culturel musulman près du site du World Trade Center a suscité de nombreuses réactions, tout comme les projets de mosquées dans les quartiers de Brooklyn et Staten Island, à New York. Ces critiques se sont toutefois éteintes entre temps. On a donné le feu vert aux mosquées et la controverse autour du centre culturel a fini par retomber, les prétentions du projet ayant été revues à la baisse.

Chloe Breyer espère que la culture des Etats-Unis finira par reconnaître les contributions des musulmans et des autres minorités religieuses. Elle fait remarquer qu'aux 19e et 20e siècles, les sentiments anti-catholiques étaient courants aux Etats-Unis, mais qu'ils se sont estompés depuis.

Pour un autre partisan du dialogue interreligieux, les efforts faits en faveur de l'engagement interreligieux restent « un impératif pour jeter des ponts par-delà les frontières religieuses. »

« Les initiatives et efforts interreligieux contribueront sans aucun doute à briser une partie des idées reçues et des stéréotypes tenaces que les gens ont sur les autres traditions religieuses », a déclaré Akintunde Akinade, universitaire nigérian et ancien habitant de New York. Il enseigne la théologie et les études interreligieuses à l'Ecole des affaires étrangères (SFS) de l'Université de Georgetown, à Doha, Qatar.

Akintunde Akinade a dit au correspondant d'ENInews: « Il est réconfortant de voir que depuis les horribles événements du 11septembre, l'activité interreligieuse s'est fortement intensifiée aux Etats-Unis et dans le reste du monde. » (631 mots-ENI-11-F-0104-JMP)