Francine Carrillo récompensée par l'Eglise protestante genevoise (EPG) pour un ouvrage de méditations poétiques

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Francine Carrillo récompensée par l'Eglise protestante genevoise (EPG) pour un ouvrage de méditations poétiques

2 décembre 2011
La théologienne genevoise a reçu le 25 novembre le Prix Colladon – distribué tous les quatre ans – pour Le Plus-que-vivant*, un recueil de 65 méditations inspirées du Nouveau Testament. Une marque de reconnaissance pour celle qui a exercé un ministère pastoral de trente-trois ans dans l'EPG et qui dit craindre « d'ennuyer les gens avec ce qu'elle dit ». Interview.


ProtestInfo: Francine Carrillo, en quoi votre livre de poésie est-il aussi un livre de théologie ?

Francine Carrillo: J'y fais le point sur ce que représente le Christ en l'envisageant avant tout comme une question. Mais aussi comme une aide pour mieux vivre, loin de l'opinion contemporaine qui perçoit Dieu comme un grand tout, une énergie. J'essaie de dire que l'on s'humanise en s'abandonnant à plus grand que soi, en traversant l'opacité de notre vie.


P: A travers Le Plus-que-vivant, mais aussi d'autres livres de votre plume, vous travaillez au renouvellement du discours spirituel. Pourquoi ?

FC: Le langage dans nos Eglises est souvent perçu comme de la langue de bois. Or, comme disait Maurice Bellet, il faut rouvrir le vieux langage ; s'y adosser pour le réinterpréter. En perspective juive, on dirait que les textes, bibliques en particulier, ne nous ont jamais tout dit, qu'il y a toujours un sens à y chercher pour soi. Qui trouve a mal cherché, dit un koan zen...

P: Quel rôle tient le langage poétique dans cette quête ?

FC: C'est une veine qui nous aide à dire Dieu autrement, peut-être pour mieux le comprendre. A la lecture de Vers l'Inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines, beaucoup de gens m'ont dit que la poésie les avait aidés à retourner au texte, qu'elle les avait décentrés. Un moyen aussi peut-être de ne pas ennuyer les autres – et moi-même – avec ce que je dis, une de mes grandes peurs.

P: Longtemps en paroisse, active dans la formation, vous n'êtes aujourd'hui plus pasteure de l'Eglise protestante de Genève. Pourquoi ?

FC: J'ai animé un espace de prière à Champel et à St-Gervais pendant les dernières années de mon ministère, avec des laïques engagés. Mais je craignais l'aspect « installé » du ministère et je voulais reprendre de l'espace pour écrire. Je suis aussi une jeune grand-maman...

Conférences

Avec le pasteur Emmanuel Rolland, Francine Carrillo anime 10 ateliers ouverts à tous sur le décalogue, au Temple de la Servette. Prochaine rencontre le jeudi 15 décembre de 18h30 à 20h sur thème Face à l'aliénation par le travail, l'humain au centre.

Mme Carrillo donne aussi des conférences en lien avec la sortie de son dernier livre, Guérir, mais de quoi ? (Editions Ouverutre). La prochaine aura lieu le 1er mars à l'Eglise catholique de Troinex (GE).

La théologienne donnera aussi une soirée sur "La poésie commme transgression" au Centre oecuménique du Grand-Saconnex, le mardi 3 avril à 19h30.

Enfin, elle anime une retraite méditative du 3 au 5 février dans le Doubs. Plus d'infos sur www.wccm.fr

*Editions Labor et Fides

S. R.