Flavie Crisinel se glisse dans la peau de l'épouse de Martin Luther King

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Flavie Crisinel se glisse dans la peau de l'épouse de Martin Luther King

Laurence Villoz
28 septembre 2012
On connaît peu Coretta Scott King. La Compagnie de La Marelle lui donne chair dans Ma vie avec Martin Luther King. Flavie Crisinel, chanteuse et comédienne, allie récits et chants de Gospel pour ressusciter la femme du défenseur des droits des Afro-américains. A voir dès le vendredi 28 septembre.

« J’ouvre des tiroirs au fond de moi pour être touchée par le texte », confie Flavie Crisinel. Pour entrer dans la peau de Coretta Scott King, elle a d’abord cherché à découvrir le caractère de cette femme. « C’était une fonceuse, une femme qui avait choisi de militer aux côtés de Martin Luther King », explique l’artiste. Le style littéraire de l’autobiographie, éditée en 1970 sous le nom de My life with Martin Luther King, Jr. lui a aussi permis de saisir le charisme de son auteur.

Sur scène, la chanteuse et comédienne est accompagnée de quatre musiciens: un pianiste, un contrebassiste, un percussionniste et un guitariste. « La musique dépasse le texte et permet d’intensifier ce que l’on veut communiquer au public », sourit la chanteuse. Par exemple, le gospel Motherless child suit l’annonce de la mort de Martin Luther King à ses enfants. Toute la pièce alterne entre textes et chants qui se répondent et se complètent. En arrière fond, des images d’archives et des petits films sont diffusés pour plonger, un peu plus, le spectateur dans le combat mené par le couple King contre la ségrégation aux Etats-Unis.

Le jeu adoucit la vie

« La vie peut être tellement lourde parfois que j’aime apporter un peu de légèreté par le jeu », confie Flavie Crisinel dont les origines suisse et camerounaise l’ont rendue particulièrement sensible à la question de la ségrégation et du racisme. Titulaire d’un diplôme de chant du Conservatoire de Lausanne et d’une formation de comédienne de l’Ecole des Teintureries, cette femme qui a été bercée par les négros spirituals aime particulièrement interpréter des comédies musicales.

Sa rencontre avec Jean Chollet, nouveau directeur de la Compagnie de La Marelle, remonte à plus de dix ans. C’est un peu par hasard qu’elle a commencé à jouer dans des pièces en lien avec la religion. « Mais ce qui me plaît dans ce style de théâtre, c’est la profondeur des sujets et la dimension spirituelle », explique cette artiste.

Ma vie avec Martin Luther King est l’unique spectacle de la Compagnie de La Marelle pour la saison 2012-2013. Créée en 1982 par le couple de comédiens Cortessis et quatre autres personnes, la Compagnie a changé de directeur et de statut fin 2011 (lire ci-dessous).


Un nouveau directeur pour La Marelle


Jean Chollet, qui avait jusqu’alors collaboré comme directeur artistique, prend la direction générale de la compagnie lorsque les Cortessis se retirent. La Marelle devient une association, présidée par Daniel Marguerat, professeur honoraire de la faculté de théologie de Lausanne. L’association recrute ses comédiens en fonction de chaque pièce car l’aide financière de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV) et surtout des donateurs ne lui permet pas d’avoir une troupe fixe.

Le prochain spectacle n’a pas encore été choisi mais Jean Chollet a des idées plein la tête: mettre en scène La Princesse et le Prophète de Shafique Keshavjee, ou encore présenter des réécritures de l’histoire de Zachée à la mode des « Exercices de style » de Raymond Queneau. « Souvent, je pense à un comédien précis pour une pièce et je mets en scène le spectacle quand il est libre. Si nous jouons Ma vie avec Martin Luther King maintenant, c’est parce que Flavie Crisinel était disponible », sourit Jean Chollet.

Liens

  • La Compagnie La Marelle présente Ma vie avec Martin Luther KIng dans dix-neuf paroisses de Suisse romande du 28 septembre au 17 novembre 2012.
    Toutes les dates et les lieux: www.compagnielamarelle.ch