La revalorisation des salaires dans l’Eglise réformée évangélique neuchâteloise (EREN) attendra. La mesure aurait coûté 450 000 francs, soit l'équivalent de près de trois postes. L’EREN reste en queue de peloton des Eglises romandes en matière de rémunération.

Pour une majorité de délégués réunis mercredi 5 décembre à Cernier (NE) (photo), le sujet de la politique salariale n’était pas « mûr ». Il a été renvoyé au Conseil synodal par 28 voix contre 16.

C’est l’annonce de la démission du président de l’exécutif, Gabriel Bader, pour l’automne 2013, qui a poussé le Conseil à ouvrir le dossier de la politique salariale. « Il est urgent de prendre des mesures pour améliorer l’attractivité des postes car la pénurie est grave », a expliqué Gabriel Bader. Le démissionnaire a ajouté que le dossier était indéfendable par un président en fonction.

L’EREN est l’Eglise réformée qui applique les salaires les plus bas de Suisse romande. Elle mise entre autres sur une augmentation des prestations salariales pour rendre ses postes plus attractifs. Mais les délégués du synode ne l’ont pas vu de cet œil. « Même en augmentant les salaires, on ne serait pas concurrentiel », a relevé Yves Bourquin, pasteur du Joran. « On ne parviendra pas au niveau salarial des Fribourgeois, mais les écarts de salaires ne doivent pas être rédhibitoires », a rétorqué M. Bader. En vain.

Cures et grille salariale renvoyées

Dans le paquet proposé par l’exécutif, deux autres points ont créé le désaccord. Le premier portait sur le « désenchevêtrement » entre les salaires et les loyers des logements de fonction. Actuellement, tous les pasteurs logés dans une cure déboursent 1000 francs par mois pour leur loyer. Or la majorité des pasteurs n’habitent pas un logement de fonction et paient donc plus cher. « On nous enlève de l’argent d’une main pour nous en redonner de l’autre », a déploré le pasteur Phil Baker, locataire d’une cure dans le Val-de-Ruz.

Le second point voulait établir une politique salariale globale et transparente pour tous les employés de l’EREN, qu’ils soient ministres, permanents laïcs ou administratifs. L’exécutif proposait une grille salariale. Mais plusieurs délégués ont remis en question les critères utilisés et l’absence de chiffres. Une majorité a reconnu l’importance de ces différents sujets mais a souhaité qu’ils soient traités séparément.

Exécutif plus petit

A Cernier, le Conseil synodal a connu un succès tout relatif sur sa propre réorganisation. La Constitution de l'Eglise a été modifiée: l'exécutif de l'EREN ne comptera que 7 membres à l'avenir, contre 9 aujourd'hui. Tout au moins en théorie. Car avec le départ du pasteur David Allison, le Conseil synodal ne comptera de fait que 5 membres dès janvier. Sur 16 pasteurs interrogés pour le remplacer, aucun n'a manifesté de l'intérêt. A plein temps, le président Gabriel Bader sera le seul pasteur de l'exécutif durant le premier semestre 2013 tandis que les autres sont des laïcs. Ceux-ci continueront d’être indemnisés à hauteur de 30%.

« Notre intention était de passer à un exécutif à 5 pour coller à la réalité d'une institution plus petite », a expliqué M. Bader. Le Conseil synodal revenait à la charge après un refus de l'assemblée générale de l'EREN en mai dernier. Dans le modèle à 7, les laïcs occuperont 4 sièges, les ministres ou permanents 3. Pour autant que l'assemblée générale approuve cette nouvelle configuration et que tous les postes soient repourvus. Pour doper son attractivité, une revalorisation du salaire du président devrait être votée par le synode lors de sa séance de relevé en janvier.

Un animateur pour coacher le bénévolat dans l’EREN

Le synode a accepté la proposition du Conseil synodal d’embaucher un/e animateur/trice à 50% pour prendre en main la gestion du bénévolat. Ce projet concrétise des intentions votées en 2008 et 2011. Forte d’environ 450 bénévoles, l’EREN les considère comme « partie intégrante des ressources humaines ». Ainsi, pour pouvoir continuer à compter sur cette aide précieuse, des mesures de valorisation et de promotion du bénévolat seront développées, dès le mois de janvier.

L’animateur se chargera entre autres de recenser le nombre de bénévoles, de collaborer avec les paroisses pour répondre à leurs besoins et de coordonner les formations proposées. Un tiers du synode aurait préféré que le salaire de cet animateur aille directement aux paroisses afin qu’elles prennent elles-mêmes en charge la gestion du bénévolat. L’amendement a été rejeté par 30 voix contre 14. (L. V./S. R.)

La VP coûtera plus cher aux paroisses neuchâteloises

Dés janvier 2013, le prix du mensuel la Vie Protestante Berne-Jura-Neuchâtel augmente de 80 centimes pour les paroisses de l'EREN. Il passera de 7,20 francs à 8 francs, a décidé le synode. Cette hausse ne touchera pas les lecteurs car ce sont les paroisses qui achètent les VP et les distribuent ensuite à leurs membres (lire notre article du 1er novembre 2012).

Le synode a aussi chargé le Conseil synodal de "prendre toutes les mesures nécessaires avec la fondation Visage protestant (ndlr: responsable du titre) pour stabiliser et améliorer la situation financière du titre". De plus, le synode a voté un amendement pour que le Conseil synodal mène une réflexion sur l'évolution d'un magazine réformé "dans un cadre romand".

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