L’EPER et l’UPS luttent contre la discrimination au travail

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L’EPER et l’UPS luttent contre la discrimination au travail

Céline Latscha
21 mai 2013
L’Entraide Protestante Suisse (EPER) et l’Union Patronale Suisse (UPS) lancent une campagne pour lutter contre la discrimination au travail
Les deux organisations mettent le doigt sur le gaspillage de talents et de compétences parmi les jeunes étrangers, les plus de 55 ans et les femmes. (Photo tirée du film "La haine")

, Berne

Quelque 60'000 collaboratrices et collaborateurs de plus de 140 pays travaillent à la Poste, a rappelé Yves-André Jeandupeux, responsable du personnel à la Poste Suisse mardi devant la presse à Berne. Cette entreprise helvétique comme une dizaine d'autres font figure d'élèves modèles en matière de bonnes pratiques pour la promotion de l’égalité des chances dans la brochure que viennent de publier l’EPER et l’UPS.

Certes, à l’échelle européenne, la Suisse se porte bien. N’empêche, certaines personnes sont défavorisées sur le marché de l’emploi, souligne Ueli Locher, directeur de l’Entraide Protestante Suisse. A commencer par les jeunes issus de l’immigration, qui doivent en moyenne postuler cinq fois plus que leurs camarades suisses pour obtenir un entretien d’embauche. Quant aux personnes de plus de 55 ans, seule une sur cinq peut réintégrer le monde du travail.

Sans parler de l’inégalité au niveau des salaires. «En 2010, les personnes étrangères gagnaient en moyenne 12% de moins que les Suisses, souligne Ueli Locher. Les femmes sont toujours discriminées sur le marché de l’emploi, poursuit-il. «En 2012, elles ont en moyenne gagné 18,4% de moins que leurs collègues masculins.»

Intégration par la formation

«Une intégration plus large et plus efficace au marché du travail n’est possible que si l’accès à la formation et au travail est encouragé», constate Thomas Daum, directeur de l’Union Patronale Suisse. «Une politique d’entreprise axée sur l’égalité des chances est donc économiquement intéressante. De même, l’égalité des chances est socialement souhaitable, car la participation au processus de travail a un effet intégratif et garantit la paix sociale.»

Cette campagne s’adresse donc tout particulièrement aux employeurs suisses. Si l’EPER et l’UPS œuvrent ensemble pour donner un signal aux entreprises, leurs points de vue divergent sur un point: le besoin de légiférer en la matière. Car si l’EPER souhaite un cadre législatif, l’UPS veut limiter la réglementation au strict nécessaire et mise sur la responsabilité propre des entreprises et sur le volontariat.

Cependant, conclut Thomas Daum, directeur de l’UPS, «même si les motivations ne sont pas les mêmes pour tous les acteurs, l’objectif commun demeure celui de la meilleure intégration possible des différentes catégories de travail. Afin d’accroître les opportunités d’emploi des femmes, d’encourager le maintien des employés seniors dans la vie active, et surtout afin de maintenir la cohésion sociale en intégrant tout un chacun sur le marché du travail.»

Les affiches sont posées et la brochure éditée, reste maintenant à convaincre les entreprises, l’objectif étant de faire des émules partout en Suisse. Des exemples de bonnes pratiques seront présentés ces prochaines semaines, d’employeur à employeur, dans le cadre d’événements régionaux, afin d’inciter d’autres entreprises à promouvoir l’égalité des chances dans le monde du travail. Des rencontres sont prévues à Berne (21 mai), à Weinfelden (23 mai), à Bâle (4 juin) et ultérieurement à Zurich et Lausanne.

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