Les chèques emploi ont un succès grandissant en Suisse romande

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Les chèques emploi ont un succès grandissant en Suisse romande

18 juin 2013
Créés pour régulariser la situation des employés de maisons, le système des chèques emploi est utilisé par près de 13'000 ménages privés, en Suisse romande. Une masse salariale de 65 millions de francs a été déclarée l’an dernier aux assurances sociales.

«Ce système correspond véritablement à une demande des ménages privés qui veulent être en règle avec les assurances sociales et désirent garantir une protection à leurs employés», explique Philippe Pierret, responsable des chèques emploi pour le canton de Fribourg.

Que ce soit pour des tâches ménagères, des travaux de jardinage où des gardes d’enfants à domicile, déclarer son employé peut «éviter des situations dramatiques», annonce la coordination romande des chèques emploi.

Le système a été pensé pour simplifier les démarches administratives. L’employeur paie les charges sociales à l’organisation qui s’occupe des chèques emploi de son canton, tout en payant son employé en liquide. Les cotisations sociales sont calculées par les organisations qui les reversent ensuite aux différentes assurances sociales. Présent dans les cantons du Valais, de Genève, de Vaud, de Neuchâtel, de Fribourg et du Jura, ce système est géré par des institutions publiques au privées à but non lucratif.

L’Entraide protestante pour le canton de Vaud

Dans le canton de Vaud, c’est l’Entraide protestante suisse (EPER) qui s’occupe des chèques emploi. «Dans le cadre d’un projet pour soutenir les femmes dans la précarité, nous cherchions une solution pour aider les femmes de ménages qui travaillaient au noir, les chèques emploi sont une excellente solution», explique Isabelle Perrin responsable de l’information pour les chèques emploi à l’EPER.

Parallèlement, l’Entraide protestante a aussi mis sur pied des cours de formation de base sur les droits et les obligations, destinés aux migrants. «Beaucoup de femmes qui font des ménages sont des immigrés, les cours leur expliquent par exemple qu’il existe des allocations familiales ou encore des congés maternité payés».

Dans le canton de Vaud, l’employeur doit payer 20% supplémentaire pour bénéficier des chèques-emploi. Ce montant comprend 15% pour les assurances sociales et 5% pour l’EPER. «Il arrive qu’en apprenant cela, certains employeurs revoient à la baisse le salaire de leurs employés», s’indigne Isabelle Perrin. Il existe néanmoins des salaires minimaux. «Nous avons la possibilité de refuser les employeurs qui proposent des salaires en-dessous des barèmes que nous proposons, soit entre 20 et 30 francs net de l’heure pour des travaux ménagers, par exemple», ajoute la responsable pour le canton de Vaud.

Depuis le lancement de ce projet, le nombre d’adhésions n’a pas cessé d’augmenter sur l’ensemble de la Suisse romande. Grand précurseur de la démarche, le Valais utilise les chèques emploi depuis 1997. Puis, il a été suivi par les autres cantons romands au milieu des années 2000. Un prévisionnel prévoit une augmentation de 600 membres (employeurs) d’ici fin 2013. Ce système est aussi utilisé au Tessin depuis trois ans, par contre il est inexistant en Suisse allemande. (Comm./lv)