«L’idée est de susciter l’intérêt pour la formation chez des personnes condamnées à de longues peines, pour la plupart», explique le directeur de la prison de Bellevue dans un communiqué. Débutée en mars dernier, la phase pilote de trois mois a remporté un grand succès. Parmi les 36 détenus de la prison, les 18 d’entre eux qui possèdent un ordinateur ont tous demandé à avoir accès à Wikipédia offline. Pour des questions de sécurité, ils n’ont pas accès à Internet depuis leur cellule.

«Avant les résultats de la phase pilote, nous ne savions pas si les prisonniers seraient intéressés par ce logiciel», explique Chantal Ebongué, la directrice administrative de Wikimedia CH à Protestinfo. Les feedbacks sont unanimement positifs. Prochainement, Wikipédia devrait aussi être utilisée dans les cours de formation pour les détenus. C’est le Groupement étudiant suisse d’enseignement aux personnes incarcérées (GESEPI) qui s’occupe de donner des cours aux prisonniers.

«Les détenus qui le souhaitent pourront aussi devenir contributeurs de l’encyclopédie en ligne». Ils prépareront leurs contributions et une fois par semaine, ils auront la possibilité de les ajouter sur Internet, sous surveillance. «Ce projet correspond pile poil à notre mission qui est de rendre accessible à tous l’accès au savoir», se réjouit Chantal Ebongué qui ajoute vouloir étendre cette pratique aux autres établissements carcéraux. La prison de la Chaux-de-fonds va adopter ce système prochainement et les établissements du canton de Vaud se sont, eux aussi, montrés intéressés.

Ce logiciel a été créé par l’association, à but non lucratif, Wikimedia CH, dont la majorité des collaborateurs sont bénévoles. Il existe depuis environ une année et a été initialement développé pour les pays d’Afrique ou l’accès Internet est difficile ou inexistant. Tout le contenu de Wikipédia en français peut être stocké sur une clé USB de 15 giga. L’association prévoit des mises à jour une à deux fois par année. (Comm./lv)