Parfois l’appel de Dieu n’est pas suffisant pour garder un pasteur en poste

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Parfois l’appel de Dieu n’est pas suffisant pour garder un pasteur en poste

Cathy Lynn Grossman
22 janvier 2016
Le burnout et les conflits parmi les principales raisons qui poussent des pasteurs américains à rendre leur tablier

Photo: CC(by-nc-nd) Onny Carr

, RNS/Protestinter

Beaucoup de pasteurs évangéliques qui quittent le ministère avant l’âge de la retraite déclarent avoir trouvé un «autre appel» soit ailleurs qu’en chaire, soit même en dehors de ministère. Mais beaucoup disent qu’ils ont été poussés en dehors par un conflit ou par le burnout. C’est ce qui ressort d’une enquête qui s’est intéressée aux pasteurs de quatre dénominations.

Les raisons les plus citées pour quitter un ministère sont «un changement dans leur appel», dans 40% des cas, un conflit dans l’Eglise, dans 25% des cas et 19% ont succombé au burnout, selon l’enquête de l’institut évangélique LifeWay Research, publiée la semaine passée.

LifeWay a interrogé 734 anciens pasteurs issus de listes fournies par la Convention baptiste du Sud, les Assemblées de Dieu, L’Eglise du Nazaréen et par le Synode du Missouri de l’Eglise luthérienne. Plusieurs ont déclaré être arrivés au pastorat sans être préparés à répondre aux nombreuses demandes de support et sans être entraînés à collaborer avec un Conseil d’Eglise. Ils se sont rapidement retrouvés dépassés et sans soutien.

«Presque la moitié de ceux qui quittent le pastorat (48%) disent que leur Eglise ne faisait aucune des choses qui auraient pu aider», explique Ed Stetzer, directeur exécutif de l’institut de recherche basé à Nashville.

Spécifiquement

  • 48% des anciens pasteurs disent que le groupe de recruteurs n’avait pas décrit l’Eglise avec précision avant leur arrivée
  • 27% disent que leur Eglise n’avait pas de liste de conseillers en soutient
  • 22% disent que leur Eglise n’avait pas énoncé clairement ce qu’ils attendaient de leur pasteur
  • 12% n’avaient pas de plan de congés sabbatiques pour le pasteur

Et très rapidement, ces pasteurs ont été confrontés à des problèmes:

  • 56% déclarent qu’il y a eu des conflits au sujet de changement qu’ils proposaient
  • 54% déclarent avoir subit des attaques personnelles
  • 48% estiment que leur formation ne les avait pas préparés à gérer l’aspect humain du ministère.

«Dans leur programme, beaucoup de séminaires n’imposent même pas de cours sur la gestion humaine – ils sont focalisés sur la théologie, les langues bibliques et la prédication, qui sont importantes, mais la moitié des pasteurs ne se sentent pas préparés pour travailler avec les personnes qu’ils se préparaient à guider et servir durant leur séminaire», déclare Ed Stetzer dans un communiqué de presse. «Ces choses sont interconnectées», explique Ed Stetzer. «Si vous êtes en burnout, les risques augmentent qu’en cas de conflit vous ne répondiez pas adéquatement. Et cela va envenimer le conflit.»

Les conflits sont mortels pour les Eglises également, selon la dernière édition de l’étude des congrégations américaines de l’institut Hartford pour la recherche en religion. L’édition 2015, publiée en janvier 2016, s’appuie sur les réponses des responsables de plus de 4000 congrégations. «Un conflit sérieux nuit à la croissance de la congrégation», explique David Roozen, l’auteur de ce rapport. Il a montré que les communautés qui n’ont pas ou peu de conflits avaient plus de 50% de chance de figurer parmi celles qui ont enregistré une augmentation de la fréquentation de leurs services au cours des 5 dernières années, alors que parmi les communautés vivant des conflits sérieux, seulement 29% on enregistré une hausse de fréquentation