Une comptabilité plus lisible pour faciliter les coupes

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Une comptabilité plus lisible pour faciliter les coupes

Joël Burri
5 décembre 2017
Les délégués des Eglises réformées ont adopté un budget présenté pour la première fois à l’aide d’un nouveau plan comptable plus transparent

Révolution dans la présentation du budget de la Conférence des Eglises réformées romandes (CER)! Les délégués des différentes Eglises réformées cantonales ont adopté pour la première fois, samedi à Morges, un budget 2018 de 3 millions de francs avec une présentation permettant de connaître le coût de chaque activité. Jusqu’à présent, les chiffres étaient présentés uniquement par nature: salaires, transports, fournitures, etc. Un exercice de transparence qui n’est pas tout à fait gratuit: «Aujourd’hui, nous avons un outil qui devrait nous permettre de faire des choix réels. Savoir quelle économie nous permet l’abandon d’une activité ou d’une autre», a déclaré Xavier Paillard, président du Conseil exécutif de la CER.

La CER a pour vocation de mutualiser des activités que les Eglises réformées cantonales ne pourraient assumer seules. Elle est composée de l’Office protestant de formation (OPF), de l’Office protestant d’édition chrétienne et de Médias-pro, qui gèrent respectivement la formation des ministres, l’édition de livres, et la présence protestante dans les médias. Médias-pro est le partenaire protestant de RTSreligion et l’éditeur de Protestinfo. Depuis plusieurs années, certaines Eglises se plaignent du poids important des cotisations à la CER dans leur budget.

«C’est incontestable qu’il y a des baisses de revenus pour les Eglises membres», a constaté Xavier Paillard. «La grande question est de savoir où il faut économiser en premier. Faut-il économiser sur ce qui est mutualisé et qui profite à tous?» Le conseiller synodal valaisan a toutefois rétorqué: «quand une grande Eglise économise grâce à la mutualisation, ce n’est pas forcément une économie pour une petite Eglise. Il arrive qu’elle se retrouve ainsi à financer un service dont elle se passait jusque là.»

«Nous sommes dans une logique de priorités et non d’addition», a insisté Emmanuel Fuchs, président de l’Eglise protestante de Genève. «Il y a des choses qui ont été fécondes et qui le sont moins aujourd’hui. Si l’on décide de faire quelque chose de nouveau, il faut renoncer à autre chose.»

Débat sur la formation des ministres

Durant cette session, les délégués ont également débattu de la formation initiale des pasteurs et diacres. Les «référentiels métiers» ont notamment été discutés. Ces documents listent les compétences que doivent acquérir les futurs ministres durant leur formation. L’absence de liens avec l’institution et de compétences théoriques en missiologie ont notamment été évoqués. Didier Halter, directeur de l’OPF a quant a lui souligné que la formation était adaptée entre chaque volée. Ainsi des journées consacrées aux règlements ecclésiastiques et à la lecture de comptes ont été ajoutées au programme de l’OPF.