La transmission de la foi semble à l’arrêt dans les Eglises réformées traditionnelles. Abandon d’un catéchisme « doctrinal » au profit d’un catéchisme « existentiel », délitement des pratiques de piété traditionnelle dans la sphère familiale, dissolution des liens entre Eglises et enseignement obligatoire : plus qu’une remise en cause, ces phénomènes semblent indiquer la fin d’une certaine manière de transmettre la foi. Celle-ci n’est plus l’affaire d’une culture et d’une société chrétienne homogène, mais doit dorénavant survivre dans le marché des valeurs et des styles de vie, forcée à une compétitivité pour laquelle elle ne semble pas programmée. Ce portrait est évidemment trop sombre. Pour ne pas céder aux effets paralysant de ce portrait, il s’agit de repenser et de redire ce que signifie la communication de l’Evangile et à quoi elle engage en matière de transmission. La piste qui sera proposée ici est que la transmission fait partie de ce que nous appelons « spiritualité » et que la foi chrétienne engage à cet égard un geste spécifique : la redécouverte et l’épreuve constante d’une liberté constitutive, promise et réellement donnée dans le nom de Jésus-Christ.