
Quel est le bon combat que le croyant doit mener tout au long de sa vie?
Prédication
« J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. »
Frères et sœurs, ces paroles ont des accents de victoire. Cela n’a pas été facile. Il a fallu se crocher. Mais on a réussi. On a gagné. Cela en a demandé, des efforts ! Il a fallu mobiliser toutes ses forces. Mais cela en a valu la peine. On peut être satisfait de soi. On y est arrivé. On a fait ce qu’il fallait faire. Ce qu’il était juste de faire.
« Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères. »
Le pharisien peut être content de lui-même. Ses efforts ont porté du fruit. Il n’a pas dévié du but qu’il s’était fixé. Il a fait ce qu’il fallait faire. Une belle trajectoire. Cela n’a pas toujours été facile. Mais il y est arrivé. Combattant le bon combat. Arrivant au bout de ce qu’il avait commencé. Au bout de sa course. Il a fait tout juste. Du moins le semble-t-il. Mais, Jésus le dit, quelque chose ne jouait pas là-dedans. Et cet homme n’est pas revenu justifié du Temple.
« J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. »
Ces paroles nous paraissent magnifiques. Quel bonheur ce serait de pouvoir les dire à la fin de notre parcours. D’apporter à Dieu une copie parfaite. Après avoir bien sué dessus. Bien des luttes. Mais on n’a pas dévié. La couronne de justice nous attend, bien méritée.
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
Jésus le dit : le collecteur d’impôt s’en est retourné justifié dans sa maison. Comment le comprendre ? Sa prière comme un mauvais moment à passer, mais qui a son sens, sa valeur : cela permet de franchir une étape ?
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
« « Mais pourquoi répéter ces mots ?! La prière a été entendue ! Il faut passer à autre chose !!! » »
Et si, justement, il ne fallait pas passer à autre chose ?
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
« J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. »
Et si c’était ça, le bon combat : répéter encore et encore les mots du collecteur d’impôts. Sans jamais se tenir quitte. Sans jamais se dire que, maintenant, l’on peut passer à autre chose : faire quelque chose d’utile, de constructif. Jésus le dit : le collecteur d’impôt s’en est retourné justifié dans sa maison. On aurait tendance à y voir une conséquence de sa prière. Alors qu’en réalité il s’agit simplement de l’autre face de sa prière.
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
Ne pas se croire arrivé ! Ne pas se croire juste ! Cela peut être terrible quand on croit être seul dans le combat. Quand on croit ne pouvoir compter que sur ses propres forces. Mais, ne pas se croire arrivé, ne pas se croire juste, cela peut aussi être une ouverture. Quand on sait que Quelqu’un est là, qui nous tend la main. Qui nous rejoint dans notre misère, dans notre détresse. Qui nous aide à nous relever.
« J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. »
Oui, « j’ai gardé la foi ». Non pas la conviction que ce que je fais est juste. Mais cette confiance que je ne suis pas seul sur mon chemin. Cette conscience que Quelqu’un m’aime, qu’Il est là tout près, qu’Il me tient par la main. Non seulement quand je fais tout juste, mais aussi quand je pars en vrille et que je me casse la figure. Il ne va jamais me laisser, Il ne va jamais me tourner le dos. Je peux compter sur Lui.
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
Il est facile d’entendre dans le mot de « pécheur » une condamnation. En réalité, c’est un diagnostic. « Voici où l’on en est : la situation dans laquelle on se trouve ! » On croit que, le pécheur, c’est celui qui a besoin du pardon de Dieu. Alors qu’en réalité, le pécheur, c’est surtout celui qui croit ne pas avoir besoin de l’amour de Dieu. Celui qui croit qu’il peut s’en tirer seul par ses propres moyens.
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
Le collecteur d’impôts ne dit pas à Dieu : « Comme c’est vilain tout ce que j’ai fait ! ». Il dit : « J’ai voulu tout faire par moi-même… Réussir par mes seuls efforts… Aime-moi ! J’ai besoin de Ta présence. J’ai besoin de Ta bonté. »
« J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. »
Il est là, le vrai combat de notre vie de croyant. Non pas faire tout juste. Mais vivre nos vies avec Dieu. Non seulement nos efforts et nos succès. Mais aussi nos chutes, nos faillites. Voir que nous sommes aimés, aussi dans ces moments-là. Accepter d’être aimé - même dans ces moments-là – par Celui qui sait tout de nous. Ne pas être obnubilés par un objectif que nous nous serions fixé et que nous voudrions à tout prix atteindre. Mais, toujours, voir ce visage penché sur nous. Sentir ce cœur contre lequel des mains nous serrent. Oui, accueillir cet amour que nous pensons si souvent ne pas mériter. Et même plus, vivre vraiment - à chaque instant, dans chaque situation - de cet amour que nous pensons si souvent ne pas mériter.
L’important, ce n’est pas la ligne d’arrivée. La conclusion. L’achèvement. L’important, c’est de savoir que nous ne sommes pas seuls maintenant dans notre course. Même lorsque nous avons toutes les peines à avancer. Même lorsqu’il semble impossible de faire un seul pas. Oui, garder toujours le cœur ouvert pour ce Dieu qui est toujours avec nous et qui nous appelle par notre nom. Nous réjouir de Son amour qui nous fait vivre en appelant encore et encore :
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
“O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.”
Ne jamais cesser de répéter ces mots. Et ainsi combattre le bon combat. Et surtout, garder la foi.
Amen

