Quand avez-vous foulé la scène?

J’ai commencé à pratiquer le théâtre à mon adolescence dans le cadre d’un groupe JP. Puis j’ai suivi des cours dans un atelier théâtre. Comme pasteur, j’ai d’abord utilisé l’outil théâtral au catéchisme, puis avec les jeunes dans le cadre de l’aumônerie de jeunesse du Nord vaudois. En 2007-2008, j’ai suivi une formation en dramaturgie à l’université de Lausanne. J’ai écrit et mis en scène plusieurs pièces en référence à des personnages bibliques (Jonas, Abraham, Esther, Jephté) et d’autres sur des thématiques spirituelles. Parallèlement, je fais partie depuis vingt ans d’un quatuor vocal qui entremêle chant et théâtre.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le théâtre?

Le théâtre est un art vivant. Il met en scène la vie et en explore les diffé- rentes facettes. En partageant des émotions avec un public, celui-ci peut être pris aux tripes et vibrer avec les acteurs, découvrir des mondes inconnus et faire des expériences nouvelles.

Comment en êtes-vous venu à utiliser la scène comme moyen pour parler de l’Evangile?

J’ai commencé par plusieurs pièces d’inspiration biblique. Je trouvais inté- ressant d’imaginer des personnages, de les laisser sortir des textes pour prendre chair, réagir face à Dieu et aux autres. C’était pour moi un moyen de les humaniser, d’en devenir proche.

En quoi le théâtre est-il propice à l’exploration de la spiritualité?

Je me méfie du théâtre comme outil d’évangélisation, où le héros se convertit à la fin. Ce qui me plaît, c’est que, tout comme nombre de textes bibliques, le théâtre raconte des histoires. En y intégrant une dimension spirituelle, le théâtre permet de faire se rejoindre les histoires de la Bible et les nôtres, dans une même quête du divin.

Quelles sont les pièces qui t’ont le plus touché?

J’aime beaucoup les pièces d’Alexis Michalik, notamment la pièce intitulée «Intra muros» où l’on voit un acteur proposer des cours de théâtre à des prisonniers et l’effet que cette démarche provoque sur les détenus. Une autre pièce qui m’a marqué est «Le Repas des fauves» de Vahé Katchka qui met en scène un repas sous l’occupation allemande lors duquel un officier nazi demande aux convives de choisir lequel d’entre eux sera fusillé. Une démarche proche de la pièce «Dix hommes en colère» de Reginald Rose.