Prendre des responsabilités dans l’Église? Non merci!

CC(by-sa) Thomas James Caldwell
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CC(by-sa) Thomas James Caldwell

Prendre des responsabilités dans l’Église? Non merci!

20 août 2018
Engagement
Dans les paroisses réformées vaudoises et neuchâteloises, on commence à susciter les candidatures pour les élections ecclésiales de 2019. Il est souvent plus facile de trouver un bénévole pour le catéchisme ou la préparation de l’église que pour participer aux organes dirigeants.

Faute de conseil de paroisse, des administrateurs ont été nommés pour gérer deux paroisses zurichoises. Dans le premier cas, cette absence pourrait conduire à une fusion de paroisses alors que dans le second le seul conseiller paroissial a été désigné administrateur: un conseil devant se composer d’au moins trois personnes. Alors que des élections pour les organes réformés auront lieu en 2019 dans les cantons de Vaud et Neuchâtel, craint-on de se retrouver dans cette situation rapportée par ref.ch et reformierte.info?

«La situation est très variable d’une paroisse à l’autre, mais je pense quand même que si une paroisse craignait de se retrouver sans aucun conseiller de paroisse, nous serions au courant», rassure Paolo Mariani, porte-parole de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud. «Par contre il y a des postes vacants dans plusieurs paroisses.»

Le bénévolat en mutation

À titre plus personnel, Paolo Mariani note tout de même un changement dans la pratique du bénévolat. «Cela ne touche pas que les Églises, mais aussi les associations et les partis politiques: les gens ne veulent plus s’engager pour des fonctions couvrant un large domaine et sur une longue durée. Il faut désormais mobiliser les gens sur des durées déterminées, pour des projets donnés.»

«Il est plus facile de trouver quelqu’un pour le service lors du culte que pour le conseil de paroisse», abonde Yves Bourquin, pasteur et président du synode (organe délibérant) de l’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel. «La personne qui donne de son temps durant le culte voit le lien que cela a avec sa foi, cela n’est pas aussi évident quand l’engagement consiste à participer à des séances.»

Le poids des responsabilités

«Il est difficile de repourvoir les postes à responsabilité au Conseil de paroisse, au synode et au Conseil synodal», énumère Yves Bourquin. «Quasiment toutes les paroisses ont de la peine à trouver un caissier par exemple. C’est beaucoup de responsabilité, beaucoup de temps et un lien moins direct avec la foi.» Beaucoup de paroisses ont ainsi recours à des services de fiduciaires. «Participer à une séance de trois heures par mois, plus des séances préparatoires. S’il faut en plus prendre le PV ou préparer le budget, cela fait trop pour un bénévole. Cela marchait il y a vingt ans, mais pas aujourd’hui.»

Yves Bourquin a déjà attiré l’attention du synode sur cette question. «Je pense que beaucoup de paroisses auront de la peine à trouver leurs délégués au synode», ajoute-t-il. À terme, il semble inévitable de repenser les structures et les organes des Églises. Les cogitations commencent.

S'engager comme conseiller

Vous souhaitez devenir conseiller de paroisse, délégué au Synode ou simplement vous informer sur divers engagements possibles :

- Eglise réformée vaudoise : informations sur www.eerv.ch/conseils et auprès de Magda Eggimann, pasteure à l’ORH, responsable de la formation des conseils. 021 331 57 19 ou 078 754 53 84, magda.eggimann@eerv.ch.

- Eglise réformée neuchâteloise : informations sur www.eren.ch/projets/benevolat et auprès de votre paroisse.

- Eglise réformée Berne – Jura – Soleure : adressez-vous à votre paroisse. Sur http://www.refbejuso.ch/fr/activites/autorites-paroissiales/  vous trouverez les documents mis à disposition par l’Eglise dans le cadre de son travail de soutien et de professionnalisation des tâches des membres des conseils de paroisse.