Église réformée vaudoise: les dotations enfin sous toit

Réunis à Moudon les 11 et 12 juin, les délégués du Synode de l’Église évangélique réformée vaudoise ont confirmé les dotations votées en mars 2019. © Gérard Jaton / Réunis à Moudon les 11 et 12 juin, les délégués du Synode de l’Église évangélique réformée vaudoise ont confirmé les dotations votées en mars 2019. © Gérard Jaton
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Réunis à Moudon les 11 et 12 juin, les délégués du Synode de l’Église évangélique réformée vaudoise ont confirmé les dotations votées en mars 2019. © Gérard Jaton
Réunis à Moudon les 11 et 12 juin, les délégués du Synode de l’Église évangélique réformée vaudoise ont confirmé les dotations votées en mars 2019. © Gérard Jaton

Église réformée vaudoise: les dotations enfin sous toit

16 juin 2021
La répartition des forces peut enfin démarrer. Réunis à Moudon les 11 et 12 juin, les délégués du Synode de l’Église évangélique réformée vaudoise ont confirmé les dotations votées en mars 2019.

Il aura fallu plus de deux ans pour que la question de la répartition des forces au sein de l’Église évangélique réformée vaudoise (EERV) arrive à maturation. C’est désormais chose faite. Les délégués au Synode (organe délibérant), réunis les 11 et 12 juin à Moudon, ont confirmé la décision prise en mars 2019. Sur les 203 équivalents plein temps (EPT) attribués pour la période 2020-2024, 145 EPT seront donc dévolus au terrain, répartis entre les onze régions que compte le territoire ecclésial. La décision sonne comme un coup d’envoi: le Conseil synodal (exécutif) peut désormais entamer les négociations avec les acteurs concernés pour procéder à une répartition stratégique des postes en fonction des besoins.

Pour rappel, tous les cinq ans, le Conseil synodal (exécutif) doit se prononcer sur la répartition des ressources humaines selon cinq enveloppes (régions et paroisses, services et offices cantonaux, employés, missions communes avec l’Église catholique et le Conseil synodal), en grande partie dépendantes de la subvention allouée par l’État à l’EERV. Pour la période 2020-2024, une baisse de dix EPT était prévue, en vertu d’un accord de rééquilibrage de la répartition de la subvention cantonale avec l’Église catholique.

Des postes à repourvoir

Aujourd’hui, si tout reste à faire, le Synode a néanmoins renoncé à réévaluer la clé de répartition, contrairement à ce qui était prévu. La raison? Nul besoin de réduire la voilure, l’EERV dispose de l’argent nécessaire pour financer les postes attribués par la convention, ce sont les gens qui manquent. Pour preuve: rien qu’entre janvier et juillet de cette année, on compte pas moins de sept EPT non repourvus. «Le nombre d’EPT voté en 2019 entre dans la convention, mais ne dit rien des forces réelles. Il y a un écart qui ne va pas être comblé de sitôt», a confié le conseiller synodal Laurent Zumstein. «La réévaluation des dotations pour cette législature n’est pas nécessaire, la décision de 2019 suffit. Il est en effet plus urgent de conjuguer nos efforts pour trouver les gens qui viendront renforcer le terrain», a abondé Jean-Daniel Gillian, de la commission d’examen. Le débat s’est en effet orienté sur les repourvues: si les forces manquent, comment le pallier? Faut-il partir en campagne de promotion, revoir les critères d’engagement? Doit-on sortir du trio pasteur-diacre-animateur d’Église et diversifier les métiers? Les questions autant que les suggestions de tous bord ont fusé.

«Ce n’est pas parce qu’on n’a pas les gens, qu’il faut baisser les EPT», a argué la déléguée Florence Clerc Aegerter. Et pourquoi ne pas augmenter le temps de travail de ceux qui le souhaitent, si l’argent est là, ont interpellé plusieurs délégués parmi lesquels Martina Schmidt et David Freymond.

Mais avant d’aller de l’avant, encore faut-il savoir «de quelle marge de manœuvre disposons-nous par rapport à l’État?» comme a interpellé le délégué Michel Henry. C’est toute la question: la subvention cantonale constitue-t-elle une enveloppe financière ou de postes? Pour l’exécutif, la question sera au centre des négociations avec l’État relatives à la prochaine convention, qui s’entament à la fin juin.

Évoluer avec son temps

Les délégués ont également accepté l’évolution de la catéchèse proposée par le Conseil synodal. Des activités plus communautaires, axées sur l’enfance et la famille, ont été validées, ainsi que le déploiement de ressources pour y parvenir.

Quant aux services funèbres, les ministres du culte disposent désormais d’une plus grande latitude. En effet, l’article 279bis du Règlement ecclésiastique qui liste les éléments liturgiques sensés figurer dans la cérémonie perd son caractère contraignant, permettant ainsi aux ministres des expérimentations de cérémonies d’adieu pour répondre notamment aux demandes d’une société plurielle.

Et aussi

Les délégués ont également validé les comptes 2019 bénéficiaires de 1'522'506 fr, alors qu’une perte de 688'100 fr. était budgétisée, un résultat lié à la réduction des charges. En lien avec l’acceptation de la gestion 2020, le Synode a demandé au Conseil synodal d’élaborer une ecclésiologie et une théologie des ministères, qui sera portée par un groupe, visant à accompagner le changement de cap de l’EERV. Enfin, l’inégalité salariale concernant les indemnités et les frais dans le cadre de la fonction élective entre ministre et laïque a été gommée.