Les Suisses économisent jusque dans la mort

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Les Suisses économisent jusque dans la mort

18 octobre 2017
Ce n’est plus dans leur ultime voyage que les habitants de notre pays veulent investir. Une enquête alémanique montre que toutes les professions liées à la mort voient leur chiffre d’affaires baisser.

Sépulture, fleurs, collation, l’heure n’est plus au faste dans les cimetières suisses. «Souvent, les défunts eux-même avaient fait savoir qu’ils ne voulaient pas être un fardeau», c’est ce qui ressort d’une enquête publiée ce dimanche 15 octobre par NZZ am Sonntag et repérée par Ref.ch.

Simple, rapide et bon marché, c’est comme ça que les Suisses voient leurs funérailles. Ainsi désormais ce sont les jardins du souvenir qui ont la cote, plutôt que les concessions individuelles ou familiales. «En ville de Zurich, la proportion de personnes qui choisissent une sépulture collective est de 38%», dévoile le journal dominical alémanique. En 1980 lorsque cette possibilité a été créée, seules six personnes en ont profité.

En ville de Lucerne, le recours aux sépultures collectives a triplé au cours des 20 dernières années. Même en zone rurale ce type de repos éternel séduit, ainsi à Giswil dans le canton d’Obwald, c’est le choix qui est fait pour près d’un défunt sur deux. Dans 85% des cas, ce n’est plus un corps que l’on met en terre, mais des cendres. Et pour cela, pas besoin d’un cercueil en chêne, en vue de la crémation, un modèle simple en peuplier suffit.

Je ne veux pas être un fardeau

Selon l’hebdomadaire, les fleuristes aussi voient leur chiffre d’affaires lié aux décès fondre. Cité par le média alémanique, Paul Fleischli, membre du comité de l’Association suisse des fleuristes, constate que l’on voit de moins en moins de fleurs durant les cérémonies funèbres. «Rarement plus qu’une couronne sur une tombe et un arrangement sur une urne, pour autant qu’elle soit déposée au cimetière.»

Et les collations proposées après les cérémonies sont également toujours plus frugales. Annette Rieder qui est à la tête d’une auberge voisine d’un cimetière bâlois en est témoin. Il y a 30 ans, son père servait des assiettes froides pour 50 à 60 personnes par cérémonie, alors qu’aujourd’hui on ne lui demande plus que des sandwichs pour 10 à 15 personnes.

Cette volonté de simplicité n’est pas le fait du seul entourage. Les défunts, eux-mêmes, se rêvent un départ dans la simplicité. «Je ne veux pas être un fardeau», c’est ce que Tatyana Disteli, théologienne et aumônière catholique à l’hôpital de Zurich dit entendre régulièrement. D’autres personnes choisissent la fosse commune afin de pouvoir rejoindre une collectivité dans la mort.

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