A quoi sert une Eglise?
«Église qui bouge», «Église 29», «EREN2023», projets de mutualisation, regroupements mais aussi innovations et prises de risque: les derniers ordres du jour des Synodes et Consistoires des Églises protestantes romandes illustrent les mues de celles-ci, trop rapides ou trop lentes, c’est selon – en tout cas, bien entamées. Mais où vont les Églises? Que souhaitent-elles devenir? C’est ce qu’interrogera un colloque en octobre à Zurich. Avec une question fondamentale: quel message porte le protestantisme dans la société suisse en 2025. Que faut-il retenir de la Réforme? Comment incarnercet élan issu du siècle de l’humanisme? Le recul des membres peut entraîner, pour toute religion, une tentation de repli sur soi. Plutôt que des discours, peut-être est-il pertinent de se tourner vers les actions sociales menées quotidiennement par les Églises protestantes,et financées sans remise en question par les autorités politiques ou les donateurs privés (selon les cantons). L’écoute, la présence, l’accompagnement, l’accueil inconditionnel restent un besoin fondamental. À quoi sert une Église – et toute communauté religieuse – sinon à offrir au quotidien ces espaces de recentrage? Les institutions protestantes disposent de solides compétences. Elles savent écouter les malades, accompagner les personnes en fin de vie et leurs proches, célébrer et accueillir au sens rituel, anthropologique même, les naissances et les mariages. Bref, proposer un espace pour tout tournant de vie, grande joie, immense peine,ou brève traversée de vide et sentiment d’absurdité –et notre époque y est propice.