
De quel Dieu l'unitarisme se réclame-t-il?
J'ai lu le texte sur les Unitariens présenté par le pasteur Kraege. Est-ce que ce sont encore des Protestants, je dirais même des Chrétiens, si Jésus n'est pas celui qui nous parle de Dieu, qui récapitule tout et accomplit tout ? Parce que croire en Dieu, tout court, qu'est-ce que cela veut dire ?? Jésus donne un commandement nouveau, n'est-ce pas ? Après lui, quelque chose change fondamentalement. Sinon,on peut dire que Mahomet est plus inspiré que Jésus par exemple, ou même (ce n'est pas pour dénigrer l'Islam mais pour pousser le raisonnement jusqu'au bout) n'importe quel fondateur de religion, ou même moi, je m'autoproclame prophète et je dis que Dieu m'a parlé et c'est moi qu'il faut écouter maintenant !
De quel Dieu au fond l'Unitarisme se réclame-t-il ? Merci si on peut m'éclairer à ce sujet.
Cher Yves
Votre question est restée longtemps en panne car elle n’est pas facile, parce
que l’unitarisme est une démarche théologique à différents niveaux de relativisation
des énoncés dogmatiques des premiers conciles oecuméniques chrétiens, qui proclamaient
le Christ vrai Dieu de vrai Dieu, consubstantiel au Père, en deux natures.
Ces formulations, plus ou moins imposées par le pouvoir politique de l’époque,
rejetaient un autre courant théologique dans l’hérésie, représenté par Arius.
C’est ce courant que je vois comme étant à la base de l’unitarisme, apparu au
16ème siècle dans la mouvance de la réforme, en réaction contre la réforme luthérienne
et calviniste qui avait conservé ces définitions dogmatiques. Une illustration
en est Michel Servet, brûlé vif pour son rejet du dogme trinitaire. Certains unitarismes
continuent à attribuer à Jésus Christ une place centrale dans l’oeuvre de révélation,
tout en privilégiant la nature humaine de Jésus Christ. C’est cet héritage unitarien
là qui de nos jours est repris par courants du libéralisme théologique. Pour ce courant,
Jésus, investi à son baptême de l’Esprit de Dieu lui-même est le révélateur
du Père. Oui, après lui quelque chose change fondamentalement, une force de
guérison est entrée dans le monde. Simplement, il n’est pas le personnage divin
préexistant de toute éternité et descendu du ciel pour réconcilier l’homme avec
Dieu par son sacrifice. S’il est retourné auprès du Père, il n’est pas un vice
Dieu qu’on peut prier. C’est Dieu que je prie, au nom de celui qui me l’a fait
connaître.
Ce qui n’exclut pas que l’Esprit de Dieu a pu susciter d’autres approches dans
d’autres cultures. Mais dans notre culture judéo chrétienne, Dieu est le Dieu
révélé par Jésus Christ
Voilà, j’ai essayé de réagir à votre interrogation, pour ne pas laisser cette
question en panne plus longtemps, bien que vous y interpelliez un autre répondant.
Votre question est restée longtemps en panne car elle n’est pas facile, parce
que l’unitarisme est une démarche théologique à différents niveaux de relativisation
des énoncés dogmatiques des premiers conciles oecuméniques chrétiens, qui proclamaient
le Christ vrai Dieu de vrai Dieu, consubstantiel au Père, en deux natures.
Ces formulations, plus ou moins imposées par le pouvoir politique de l’époque,
rejetaient un autre courant théologique dans l’hérésie, représenté par Arius.
C’est ce courant que je vois comme étant à la base de l’unitarisme, apparu au
16ème siècle dans la mouvance de la réforme, en réaction contre la réforme luthérienne
et calviniste qui avait conservé ces définitions dogmatiques. Une illustration
en est Michel Servet, brûlé vif pour son rejet du dogme trinitaire. Certains unitarismes
continuent à attribuer à Jésus Christ une place centrale dans l’oeuvre de révélation,
tout en privilégiant la nature humaine de Jésus Christ. C’est cet héritage unitarien
là qui de nos jours est repris par courants du libéralisme théologique. Pour ce courant,
Jésus, investi à son baptême de l’Esprit de Dieu lui-même est le révélateur
du Père. Oui, après lui quelque chose change fondamentalement, une force de
guérison est entrée dans le monde. Simplement, il n’est pas le personnage divin
préexistant de toute éternité et descendu du ciel pour réconcilier l’homme avec
Dieu par son sacrifice. S’il est retourné auprès du Père, il n’est pas un vice
Dieu qu’on peut prier. C’est Dieu que je prie, au nom de celui qui me l’a fait
connaître.
Ce qui n’exclut pas que l’Esprit de Dieu a pu susciter d’autres approches dans
d’autres cultures. Mais dans notre culture judéo chrétienne, Dieu est le Dieu
révélé par Jésus Christ
Voilà, j’ai essayé de réagir à votre interrogation, pour ne pas laisser cette
question en panne plus longtemps, bien que vous y interpelliez un autre répondant.

