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Foi: que croire et comment ?

Je n'ai toujours pas compris la "trinité"

Par
delarue
Réponse de
bonjour, j'arrive à la fin de mon existence et je n'ai toujours pas compris l'abstraction que constitue le mot "trinité", j'ai pourtant lu les réponses que vous donnez aux personnes qui semblent rencontrer la même difficulté. Si j'ai bien compris d'ailleurs, cette notion de trinité n'apparaît qu'au 2e ou 3e siècle. Pourquoi devrais-je adhérer à ces idées développées au cours des siècles qui ont succédé à l'époque du Christ. Les controverses ont été nombreuses tout autant d'ailleurs que les sectes qui se sont combattues. J'imagine que Constantin a imposé son point de vue, bon bref, je trouve ça bien compliqué et très peu clair et alors pas du tout à la portée du simple croyant que je suis. Pourtant de nombreuses générations de grenouilles de bénitier ou de parpaillots convaincus ont répétés machinalement: au nom du père... Suis-je alors plus idiot que ces millions d'individus? Pourquoi ne pas considérer Christ comme un saint homme ou un prophète comme les juifs d'ailleurs ou les musulmans le considèrent? J'ai d'ailleurs beaucoup de respect pour ces deux grandes religions monothéistes. Ne pourrait-on pas un jour tenter de nous rapprocher au lieu de nous taper dessus? Les différences ne sont pas si considérables, les grands principes ne me semblent pas inconciliables. Par contre, je ne suis pas très fier d'être chrétien quand je considère les centaines de sectes qui se bouffent le nez en prétendant détenir la vérité.Voilà, les thèmes abordés dans ce message sont un peu variés, j'en conviens mais ils reviennent fréquemment dans mes interrogations actuelles et je serais heureux de connaître l'avis d'un théologien, large d'esprit j'espère... Merci d'avance
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Bonjour

Comme vous, j’arrive à la fin de mon existence, de dix and plus près de la mienne que vous de la vôtre. Durant tout mon ministère, j’ai cherché à dénoncer ce que j’appellerais l  « les malentendus  du Christianisme ». Pour ce qui est de la doctrine dite de la Trinité, elle n’a effectivement été élaborée et imposée qu’au 4ème siècle, au Concile de Nicée et suivants, où effectivement l’empereur Constantin a eu la haute main. C’est le moment de la grande dérive du Christianisme, où on a définitivement fait de Jésus, prophète juif choisi par Dieu rendre à son peuple la vérité de sa loi et révéler Dieu comme un père, dont la seule motivation est  l’amour, où on en a fait un Dieu siégeant avec le Père. Et comme vous le dites,  durant des siècles de génération en génération on a intégré et répété ce malentendu. Donc non seulement vous n’êtes pas plus idiot que ces millions d’individus, mais, mais vous partagez la lucidité de ceux de plus en plus nombreux qui osent dire, avec un conte connu, que  « le roi est nu ».  Je dis comme vous que Jésus était avant tout un prophète juif, mais à cela près qu’il avait été investi  de la totalité de ce que Dieu veut être pour nous, révélation qui ne devait pas être limitée au peuple juif, mais être proclamée dans toutes les nations de la terre, rétablissant ainsi  la vocation que Dieu avait dés l’origine confiée au peuple juif.

Ceci dit vous avez raison de penser qu’une révélation de Dieu a, aussi pu s’incarner dans d’autres grandes religions monothéistes. Quand aux centaines de sectes dont vous parlez, « qui se bouffent le nez en prétendant détenir la vérité », c’est hélas la rançon de la liberté de croyance générée par le protestantisme. Ce qu’il faut surtout dire c’est que personne ne peut prétendre détenir « la Vérité ». Tous tant que nous sommes nous ne sommes que des pèlerins en chenin vers la vérité de Dieu, en recherche jusqu’à la fin de nos jours. La branche du Christianisme qui a grâce à sa hiérarchie centralisatrice a pu résister à cet émiettement, celle de Rome, partage hélas aussi cette prétention absolue à détenir la Vérité, du moins dans sa doctrine officielle, aujourd’hui battue en brèche par les plus courageux de ses théologiens…

Vous voyez donc que je partage toutes vos interrogations, en estimant que le temps est venu de débarrasser définitivement la foi chrétienne de ses oripeaux dogmatiques. Si  j’ai peut-être répondu sans trop de nuances, c’est peut-être parce que partage votre « sainte colère ».