Jésus a-t-il prononcé toutes les paroles qu'on lui attribue?
D'abord, merci pour votre réponse M.Juvet. Mais permettez moi de vous reprendre sur un point. Vous dites que les evangiles ne disent pas que jésus est "le seul" chemin. Certes, mais c'est tout comme puisque Christ aurait dit "nul ne vient au pere que par moi". Certains libéraux pluralistes vont même jusqu à croire que christ n'aurait pas prononcé ces paroles. Qu'en pensez vous?
>Les Evangiles ont été écrits bien après la mort et la résurrection du Christ,
entre les années 65 et 100 en gros. Lorsque Jésus parlait, personne ne prenait
de notes, culture proche de l'oralité oblige. Et ignorance de la suite, ce qui
est marqué par le terme de résurrection: ce n'est qu'après cet événement qu'on
a perçu que Jésus n'était pas comme les autres rabbis errants de Palestine.
En outre, on pensait que la fin des temps était toute proche, donc inutile de
noter. Ce n'est que plus tard, lorsqu'il est devenu évident qu'il fallait s'installer
pour durer que l'idée d'écrire des recueils de paroles et d'actes s'est fait
jour (vers les années cinquante, semble-t-il).
Les Evangiles sont donc des recueils de traditions mises en ordre par les évangélistes
en fonction des questions que les communautés concernées se posaient. Ces traditions
peuvent remonter à Jésus. La question insoluble est de savoir qu'elle était
la forme originelle des paroles de Jésus retenues par les traditions. Il est certain
que beaucoup d'entre elles ont été retravaillées. Pour s'en convaincre, il suffit
de prendre une Bible qui indique en tête de chaque paragraphe ou en note l'endroit
des autres Evangiles où on trouve le texte parallèle. On voit alors que les paroles
de Jésus ont parfois subi des variations, parfois non. Que les contextes de
ces paroles divergent parfois, parfois non. Il est donc impossible de se prononcer
avec certitude sur ce qui a été dit historiquement par Jésus.
Mais ce n'était pas la préoccupation des évangélistes (le sens de l'histoire
au sens moderne n'apparaît guère avant le 16ème siècle). Leur intérêt est de
comprendre quel sens a la résurrection dans leur vie de croyants et dans la
vie des églises. Il nous faut accepter cela et réfléchir au sens qu'ont ces
textes dans nos vies de croyants ou de mal croyants.
La parole qui suscite votre intérêt vient sans doute d'un contexte polémique
dans lequel les croyants sont tentés par du syncrétisme avec la gnose ou les
cultes à mystères grecs. Or si le syncrétisme ne nous paraît pas grave, cela
n'a pas toujours été le cas. Pour mon compte, je crois que la conhérence d'une
position est importante pour le dialogue avec chacun et chacune. Le chrétien
peut voir dans cette interpellation du Christ selon Jean un appel à la cohérence
plus qu'à l'exclusivisme.
entre les années 65 et 100 en gros. Lorsque Jésus parlait, personne ne prenait
de notes, culture proche de l'oralité oblige. Et ignorance de la suite, ce qui
est marqué par le terme de résurrection: ce n'est qu'après cet événement qu'on
a perçu que Jésus n'était pas comme les autres rabbis errants de Palestine.
En outre, on pensait que la fin des temps était toute proche, donc inutile de
noter. Ce n'est que plus tard, lorsqu'il est devenu évident qu'il fallait s'installer
pour durer que l'idée d'écrire des recueils de paroles et d'actes s'est fait
jour (vers les années cinquante, semble-t-il).
Les Evangiles sont donc des recueils de traditions mises en ordre par les évangélistes
en fonction des questions que les communautés concernées se posaient. Ces traditions
peuvent remonter à Jésus. La question insoluble est de savoir qu'elle était
la forme originelle des paroles de Jésus retenues par les traditions. Il est certain
que beaucoup d'entre elles ont été retravaillées. Pour s'en convaincre, il suffit
de prendre une Bible qui indique en tête de chaque paragraphe ou en note l'endroit
des autres Evangiles où on trouve le texte parallèle. On voit alors que les paroles
de Jésus ont parfois subi des variations, parfois non. Que les contextes de
ces paroles divergent parfois, parfois non. Il est donc impossible de se prononcer
avec certitude sur ce qui a été dit historiquement par Jésus.
Mais ce n'était pas la préoccupation des évangélistes (le sens de l'histoire
au sens moderne n'apparaît guère avant le 16ème siècle). Leur intérêt est de
comprendre quel sens a la résurrection dans leur vie de croyants et dans la
vie des églises. Il nous faut accepter cela et réfléchir au sens qu'ont ces
textes dans nos vies de croyants ou de mal croyants.
La parole qui suscite votre intérêt vient sans doute d'un contexte polémique
dans lequel les croyants sont tentés par du syncrétisme avec la gnose ou les
cultes à mystères grecs. Or si le syncrétisme ne nous paraît pas grave, cela
n'a pas toujours été le cas. Pour mon compte, je crois que la conhérence d'une
position est importante pour le dialogue avec chacun et chacune. Le chrétien
peut voir dans cette interpellation du Christ selon Jean un appel à la cohérence
plus qu'à l'exclusivisme.
