La foi en Dieu est aliénation dès lors qu’elle est déconnectée des autres relations constitutives de ma vie.

        Je m’explique ! Notre vie est constituée de toutes sortes de relations qu’on peut classer en relation à un absolu (Dieu), à autrui, à soi-même, à la nature, à la culture et au temps. Si ma foi en Dieu n’a pas d’incidences sur la manière dont je conçois mon rapport au passé, au présent et à l’avenir, elle est un moyen de fuir ma vie inscrite dans le temps qui passe. Or toute fuite de mon histoire personnelle est aliénation. Il en va de même si ma foi en Dieu n’est pas connectée avec mon rapport à moi-même, à autrui, à la nature et à la culture. Alors elle me fait croire que je puis vivre ma vie ailleurs que dans ce corps (nature) soumis à des lois (culture), en m’aimant ou en me détestant moi-même (soi) tout en dépendant d’autres humains et étant responsable à leur endroit… Tel est le cas quand on fait croire que la vraie vie se trouve dans l’au-delà et qu’il faut supporter la vie lamentable qui nous est imposée ici-bas. Marx avait ainsi raison de considérer une certaine manière de concevoir le christianisme comme une aliénation !