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Éthique: choix, responsabilité, liberté et morale

Qu'est-ce que le pardon?

Par
Réponse de
une reflexion m'a traversé l'esprit aujourd'hui et j'aimerai avoir votre point de vue... je sais que le pardon est un point central de l'enseignement de Jesus. voila globalement ce que je me disais: pardonner c'est ne pas accepter l'autre tel qu'il est. c'est sous entendre qu'il aurait etre du different ou agir differement. c'est lui demander de changer. c'est nier. on devrait peut etre remplacer ce terme par accepter. : j'accepte que tu ne sois pas parfait et que tu fasses parfois des choses qui me font souffrir ou que je ne comprend pas. j'accepte que parfois cela se face contre ta volonté, mais parfois pas. j'accepte ce que tu es. different. et je n'esssaierai pas de te changer. je ne te demanderai pas de me demander pardon, car cela voudrait dire que je te mesure sans cesse a un ideal où tu dois me satisfaire, ne pas me faire souffrir. c'est te réduire à moi, à ta relation avec moi. ce que tu n'es pas. je te laisses faire tes choix. mais je prend aussi la liberté de faire les mien
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je pensais à ca aujourd'hui. quand je pensais à mon enfance (violente) et me
disais qu'il "faudrait que je pardonne à Dieu". puis j'ai été marquée par cette
idée incongrue. et par l'idée que je devais accepter Dieu tel qu'il était. apprendre
cette lecon de lui, plutot que de le mesurer à ce qu'il devrait etre, ce qu'il
aurait du etre, selon moi, mes criteres... et puis je me suis dit que ca s'appliquait
à tout le monde. et j'ai commencé à me poser des questions sur le sens du pardon.

a moins que justement, ce sens que je dénonce ne soit que le "sens commun" et
que le véritable pardon dont parle Jesus soit celui que j'appelle "acceptation".

merci de partager votre point de vue, et encore une fois merci de tout mon coeur
pour votre formidable travail
Bonjour mina

Vous avez d’excellentes intuitions ! Oui, trois fois oui, le véritable pardon
dont parle Jésus est  acceptation Ÿ. J’ai toujours pensé que ce mot  pardon
Ÿ était un mot piégé. Il implique un élément de jugement, de culpabilisation.
Cela est particulièrement vrai pour notre relation à Dieu. Le  pardon Ÿ de Dieu a trop
longtemps signifié qu’il fallait d’abord se dire coupable. Or ce que je veux
recevoir de Dieu, ce n’est pas la levée d’une sentence qui me condamne, mais
le rappel  je t’accepte tel que tu es, avec tes faiblesses, tes misères, ton
incapacité à correspondre à mes critères… Ÿ.L’image évangélique la plus parlante
à cet égard est bien sûr la parabole dite du  fils prodigue Ÿ Lorsque ce fils
revient vers son père après une vie dissolue, il s’apprête à se reconnaître coupable
et il a préparé tout un discours à cet effet. Or avant qu’il aie pu dire un
mot, le père l’accueille à bras ouverts, l’accepte tel qu’il est, comme son
fils bien aimé, et lui fait fête.
Cette image que Jésus nous donne du pardon-acceptation du Dieu Père sera alors
le modèle du pardon-acceptation envers le prochain, comme vous l’avez si bien
exprimé dans votre passage qui commence par  J’accepte… Ÿ.
Quant à  pardonner à Dieu Ÿ, il ne devrait pas en être question, tant il est
vrai que les moments difficiles que nous avons à traverser ne sont jamais des
leçons que Dieu nous donnerait. Dieu, en nous accueillant avec nos misères ne
fait que nous aider à notre tour à ne pas juger mais à accepter l’autre quel
qu’il soit.
Merci, mina, de partager avec nous des réflexions si enrichissantes.