Les anges, dans la Bible, ce ne sont pas d’abord des personnages bien spécifiés et définis par un nom (Michaël, Gabriel etc.). Ce sont de manière générale les porte-paroles ou encore les messagers de Dieu. Nous ne le percevons plus, car le mot « ange » caractérise, en français et dans nos têtes, une catégorie particulière d’êtres situés entre ciel et terre. Or tant en hébreux qu’en grec le mot ange est un mot du langage courant qualifiant n’importe quel messager. On parle ainsi couramment, dans l’Ancien Testament, de l’ange du roi. Dans le récit de la vocation de Gédéon (Juges 6.11ss.), l’ange est un être humain qui s’assoit à l’ombre, qui discute, attend le retour de Gédéon… Ailleurs les anges mangent (Genèse 18.8). A trop faire des anges des êtres surnaturels, on passe à côté des nombreux messagers du Seigneur qui nous interpellent aujourd’hui de sa part.

        L’idée qu’il existerait des anges gardiens découle d’une part de la représentation des anges comme d’êtres surnaturels faisant la navette entre le ciel et la terre. Ces anges sont, d’autre part, la conséquence d'une certaine défiance à l’égard d’un Dieu si lointain qu’il ne pourrait pas s’occuper de nous. Ils sont donc le pendant des saints que l’on prie en catholicisme parce que Dieu semble inaccessible à nos prières et que les saints nous sont plus proches. Le protestantisme n’a retenu ni le culte des saints, ni les anges gardiens parce qu’il n’est bibliquement qu’un intermédiaire entre Dieu et les humains : Jésus de Nazareth que nous confessons comme le Christ (I Timothée 2.5). Et si Dieu est bien Dieu, il est parfaitement en mesure de s’occuper de chacun de nous dont il a voulu l’existence et dont il s’occupe personnellement.