«Nous passons avec lui des jours heureux»

Lumière bienveillante après l’ombre du passage / ©iStock/EAGiven
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Lumière bienveillante après l’ombre du passage
©iStock/EAGiven

«Nous passons avec lui des jours heureux»

Patrice Haesslein, pasteur
1 juillet 2021
Joie
La saison s’ouvre sur un temps d’été. Pour certains, synonyme de vacances. Un temps que nous souhaitons joyeux, simple et surtout serein.

Après tous ces mois où il nous a fallu veiller aux consignes, se restreindre dans les activités et dans les contacts, temps maussade et difficile, douloureux même pour beaucoup, la fenêtre semble heureusement ouverte! Celle de nos envies et de nos projets. Tant mieux! Le poète Eluard nous en dit quelques mots: «La nuit n’est jamais complète, il y a toujours puisque je le dis, puisque je l’affirme, au bout du chagrin, une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée. Il y a toujours un rêve qui veille, désir à combler, faim à satisfaire. Un coeur généreux, une main tendue, une main ouverte. Des yeux attentifs. Une vie, la vie à se partager.» N’y a-t-il pas là matière à vivre avec joie et espérance? Mais qu’allons-nous faire de cet espace qui se présente à nous? Revenir, comme on dit, à la normale? Je ne le souhaite pas. Pourquoi ne pas profiter de cet entre-deux pour transformer mes attitudes, mes fonctionnements et mes habitudes? Bien des êtres humains, ici ou ailleurs, attendent de moi, de nous, plus de solidarité, plus de fraternité. Et pas seulement dans les mots. Pourvu que ce redémarrage m’entraîne à des actes de courage et de confiance. Dans les Ecritures, Dieu m’y invite à pleines pages. Alors, quel peut être mon projet pour cette saison lumineuse et ensoleillée? Me laisser gagner par son espérance sans failles, me laisser porter par sa douce présence, me laisser emporter dans son amour déraisonnable!

Le poète et prêtre, Jean Debruynne, nous entraîne à vivre pleinement dans cette version rafraîchissante du Psaume 23 intitulée «Dieu est toujours en avance pour parler des vacances». Elle me semble bien adaptée: «Il nous conduit vers les pays nouveaux où le ciel est si bleu que la mer en est belle et le soleil si mûr que le sable en est chaud. Il nous conduit aux vacances éternelles. Son plan de vol est de loin le plus sûr et si nous sommes pris au remous des tempêtes il n’y a vraiment pas besoin que l’on nous rassure. Ce n’est pas lui qui va perdre la tête.

Déjà il fait servir l’apéritif et c’est lui, en personne, qui nous sert à sa table. Il est là quand il faut et toujours attentif. Rangeons la peur parmi les vieilles fables. Nous passons avec lui des jours heureux. La villa de mon Dieu nous sert de résidence. Il y a chaque jour des détails savoureux et rien ne vaut d’être ainsi en vacances.» Grands et petits, laissons-nous inviter. Et que l’été soit bienveillant pour chacun et chacune.