Le COE appelle au gel et au démantèlement des colonies israéliennes

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Le COE appelle au gel et au démantèlement des colonies israéliennes

14 septembre 2009
© WCC / Peter Williams

Genève (ENI) - Le Comité central du Conseil oecuménique des Eglises (COE) a appelé mercredi 2 septembre le gouvernement israélien à geler la construction des colonies de peuplement dans les Territoires palestiniens et à entamer leur démantèlement.

Il a par ailleurs encouragé l'engagement en faveur de la non-violence et de négociations de paix, et a réitéré la nécessité d'un boycott international des produits et services provenant des colonies.



Le Comité central du COE qualifie la présence de quelques 200 colonies de peuplement abritant plus de 450'000 colons en territoire palestinien d'« illégale, injuste, incompatible avec la paix et contraire aux intérêts légitimes de l'Etat d'Israël », a-t-il indiqué dans une déclaration adoptée mercredi au terme de sa session, qui s'est tenue du 26 août au 2 septembre à Genève.

Il appelle de plus « le gouvernement israélien à appliquer de toute urgence un gel à durée indéterminée et en toute bonne foi de toutes les constructions et extensions de colonies de peuplement comme première étape du démantèlement de toutes les colonies. »

« Nous disons que la situation actuelle des colonies empêche la création d'un Etat palestinien viable », a indiqué à ProtestInfo Michel Nseir, chargé des programmes pour le Moyen-Orient au sein du COE. « Pour une paix durable, il faut trouver une solution à ce problème des colonies qui divise les Territoires palestiniens et qui rend la vie des gens impossible sur place », précise-t-il.

La déclaration souligne ainsi que l'existence des colonies de peuplement empêche les Palestiniens d'accéder à « leurs terres et à leurs ressources en eau ». Elle « restreint leur liberté de mouvement, porte atteinte à leur dignité humaine fondamentale et, dans de nombreux cas, à leur droit à la vie ». Elle entrave également leur droit « à l'éducation et leur accès au système de santé » et détruit l'économie palestinienne. De cette manière, les colonies augmentent « le sentiment de dépossession et le désespoir".

Un écho aux propos du pasteur Kobia

Quelques jours plus tôt, le secrétaire général sortant du COE, le pasteur kenyan Samuel Kobia, déclarait que l'occupation des Territoires palestiniens par Israël devrait être considérée comme un « péché contre Dieu ». La déclaration adoptée mercredi interroge les futures positions du COE, engagé de longue date pour la paix au Proche-Orient.

« Il ne s'agit pas d'un durcissement, mais c'est bien une étape de plus de la part du COE, répond Michel Nseir. Comme de nombreux acteurs de la communauté internationale, nous demandons le gel des colonies depuis longtemps. Demander le démantèlement des colonies est la conséquence logique, fidèle au droit international. »

Les propos de Samuel Kobia avaient suscité la surprise en général et la colère en particulier du Conseil juif américain (American Jewish Committe, AJC), dénonçant les « mêmes déclaration hypocrites » de la part du COE. Pour le rabbin David Rosen, chargé des relations interreligieuses pour l'AJC, le COE ignore « le violent rejet de l'existence même d'Israël », selon des propos rapportés par l'agence ENI.

Pour le Comité central du COE, il convient de faire clairement une distinction « entre les intérêts légitimes de l'Etat d'Israël et ses colonies de peuplement illégales ». « Même là où, dans le monde, le droit à l'existence d'Israël suscite la sympathie et la solidarité, sa politique d'expansion et d'annexion provoque la consternation ou l'hostilité », indique la déclaration.

La déclaration « réitère qu'il est nécessaire d'imposer un boycott international aux produits et services provenant des colonies de peuplement ». Les Eglises membres du COE « ne doivent pas se rendre complices des activités illégales en territoire occupé » et doivent donc pratiquer « des investissements moralement responsables afin d'influencer les entreprises liées à l'occupation israélienne et à ses colonies illégales », lit-on dans la déclaration.