Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel inspirée par la foi

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Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel inspirée par la foi

29 septembre 2011
Nairobi, Kenya, le 29 septembre (ENInews/Fredrick Nzwili) – Des responsables d'Eglise du Kenya ont rendu hommage à Wangari Maathai, première lauréate africaine du prix Nobel de la paix, décédée le 25 septembre à l'hôpital de Nairobi des suites d'un cancer. Les hommages rendus ont célébré une femme soucieuse de la création de Dieu, qui s'était illustrée par ses campagnes en faveur de la préservation de l'environnement.

« Elle s'était portée volontaire corps et âme pour sauvegarder la création de Dieu par ses efforts de préservation. Elle a fait don à notre Eglise d'un grand nombre d'arbres à planter. Quand nous voyons ces arbres pousser en bonne santé, nous avons une pensée pour elle », a déclaré le pasteur David Gathanju, modérateur de l'Eglise presbytérienne de l'Afrique de l'Est, au correspondant d'ENInews le 26 septembre.

« Nous sommes attristés par sa mort, mais nous célébrons, car elle laisse derrière elle un héritage. Elle devrait être un exemple à suivre pour tous les Kenyans et tous les gens sur la planète », a affirmé le pasteur Gathanju.

Wangari Maathai a reçu le prix Nobel de la paix en 2004 pour ses contributions au développement durable, à la démocratie et à la paix. En 1984, on lui avait décerné le Right Livelihood Award, considéré comme le « prix Nobel alternatif », distinction internationale qui récompense les personnes « qui offrent des réponses pratiques et exemplaires aux défis les plus urgents auxquels nous devons faire face aujourd'hui. »

Interviewée en 2008 aux Etats-Unis dans l'émission « Speaking of Faith » sur la station de radio American Public Media, Wangari Maathai avait déclaré que le christianisme n'avait pas toujours été un bon intendant de la terre, car la protection de l'environnement n'était pas considéré comme relevant de la religion. Elle avait toutefois ajouté qu'un « éveil positif » s'était produit.

La journaliste qui l'avait interviewée, Krista Tippett, a affirmé par la suite: « La passion pour l'écologie de Wangari Maathai est étayée par une foi puissante – une fusion entre le christianisme, des rencontres terre-à-terre avec le bien et le mal, et les traditions kikuyu du plateau central du Kenya. C'est là que Wangari Maathai a grandi, éduquée à l'école des missionnaires catholiques, et elle reste aujourd'hui une catholique pratiquante. Les cultes de la culture kikuyu se déroulait sous les arbres et honoraient le mont Kenya, deuxième plus haut sommet d'Afrique, le considérant comme l'endroit où réside Dieu. »

L'ancien archevêque anglican du Kenya, Benjamin Nzimbi, a déclaré: « Je suis heureux qu'elle ait reçu le prix Nobel. C'était une meneuse forte sur laquelle on pouvait compter, surtout dans le domaine de la protection de l'environnement. Les Eglises et d'autres organisations ont énormément profité de son travail. Le monde peut tirer des leçons fondamentales de son activité. »

Wangari Maathai a obtenu en 1964 un diplôme de biologie du Mount St. Scholastica College d'Atchison, dans le Kansas, aujourd'hui Benedictine College. La professeure d'anatomie vétérinaire est devenue par la suite la première Africaine titulaire d'un doctorat.

Au cours de sa carrière, elle a enseigné la politique et la défense des droits à l'Université de Nairobi. L'une de ses grandes réalisations a été la création, en 1977, du Green Belt Movement, une organisation autochtone donnant les moyens aux femmes de planter des arbres, de lutter contre la déforestation, de réhabiliter les sources de combustible pour préparer à manger, de générer des revenus et de stopper l'érosion des sols. L'organisation a planté près de 30 millions d'arbres en Afrique.

« J'espère que son esprit trouvera un digne successeur. C'était une personne très encourageante, qui voulait vivre dans la paix et l'harmonie », a déclaré l'archevêque catholique romain de Mombasa, Boniface Lele. (623 mots-ENI-11-F-0116-JMP)