Le dalaï lama privé de visa pour l'Afrique du Sud
Des voix ses sont élevées pour dénoncer le gouvernement du président Jacob Zuma et son parti, le Congrès national africain (ANC), qui se seraient pliés aux pressions de la Chine. Le dalaï lama est aux prises avec la Chine – un important partenaire commercial de l'Afrique du Sud – qui exerce sa souveraineté sur le Tibet depuis 1950 au prix de nombreuses violations des libertés.
Dans un message publié sur son site web (www.dalailama.com) depuis Dharamsala, en Inde, le dalaï lama a annoncé que sa visite, prévue du 6 au 14 octobre, était annulée afin de ne « causer de désagréments à personne, ni à aucun gouvernement ». Le dalaï lama ne milite pas pour l'indépendance du Tibet mais revendique une plus grande autonomie.
L'archevêque Tutu – qui est, comme le dalaï lama, lauréat du prix Nobel de la paix – a critiqué le gouvernement sud-africain, s'exclamant, lors d'une émission de radio diffusée à Johannesburg: « Je dois dire que ne peux pas croire cela. Je ne peux vraiment pas le croire. »
Il était prévu que le dalaï lama prononce un discours intitulé « La paix et la compassion, stimulateurs du changement », en l'honneur de l'anniversaire de Desmond Tutu, le 7 octobre. Il devait recevoir à cette occasion le prix international Mahatma Gandhi pour la paix et la réconciliation.
Le vice-président de l'Afrique du Sud, Kgalema Motlanthe, s'est rendu récemment en Chine pour signer plusieurs accords commerciaux. Cependant, le gouvernement affirme que les autorités chinoises ne sont en aucune manière intervenues pour empêcher la visite du dalaï lama. Le 3 octobre, en réaction aux rumeurs selon lesquelles le visa ne serait pas délivré, environ 300 sympathisants du dalaï lama ont manifesté devant le parlement sud-africain au Cap.
Le Centre pour la paix Desmond Tutu a lancé une pétition demandant que le dalaï lama soit autorisé à entrer sur le territoire sud-africain. Les signataires de ce document se disent « offusqués et blessés » par les retards de visa, estimant que le dalaï lama s'est vu refuser l'entrée sur le territoire « en raison de considérations politiques qui sont contraires à notre Constitution et aux valeurs qu'elle représente ». (418 mots-ENI-11-F-0120-JMP)