Eglises à la rescousse des travailleurs migrants des Caraïbes

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Eglises à la rescousse des travailleurs migrants des Caraïbes

7 octobre 2011
Genève, le 7 octobre (ENInews/Kristine Greenaway) – Les conditions de vie des travailleurs migrants originaires des Caraïbes aux Etats-Unis, au Canada ou en République dominicaine sont mauvaises
Deux organisations d'Eglises ont décidé de faire pression sur les gouvernements.

« Les travailleurs agricoles saisonniers qui viennent des Caraïbes sont soumis à des conditions de vie et de travail très difficiles », a déclaré la pasteure Yvette Noble-Bloomfield, vice-présidente régionale de la Communion mondiale d'Eglises réformées (CMER). « Les Eglises d'Amérique du Nord et des Caraïbes se mobilisent pour faire pression sur les Etats et les entreprises afin que cela change. »

Cet engagement a été pris lors d'une réunion du Conseil de la zone Amérique du Nord et Caraïbes de la CMER et du Conseil de la mission pour les Caraïbes et l'Amérique du Nord du Conseil pour la mission mondiale. L'Assemblée s'est tenue à Saint-Domingue, en République dominicaine, du 24 au 30 septembre.

Parfois à douze dans des maisons de 3 mètres sur 4

Dans une interview avec la correspondante d'ENInews, la pasteure Noble-Bloomfield a expliqué qu'en République dominicaine, les ouvriers haïtiens travaillant dans les champs de canne à sucre s'entassent parfois à douze dans des maisons de 3 m sur 4 m. Dans le sud des Etats-Unis, les personnes originaires des Caraïbes employées pour récolter les tomates affirment qu'on les enferme à l'intérieur de leur caravane pendant la nuit.

« Ces conditions ne sont pas les mêmes que celles que connaissent les travailleurs saisonniers originaires du pays d'accueil », a affirmé la pasteure Noble-Bloomfield.

Les représentants d'Eglise prévoient d'exercer des pressions sur les gouvernements au Canada, aux Etats-Unis et dans les Caraïbes, ainsi que sur les syndicats et les unions de propriétaires agricoles afin d'améliorer les conditions de vie et de travail.

Des aumôniers sur le terrain

Parmi les programmes d'Eglise déjà mis en place pour les migrants figure le financement d'un aumônier auprès des cueilleurs de fruits dans le sud du Canada pendant l'été. Ce projet conjoint de l'Eglise unie du Canada et de l'Eglise unie de la Jamaïque et des îles Caïmans permet de mettre à disposition un aumônier pour les cueilleurs de fruits travaillant dans les régions du Niagara et de Simcoe, dans la province de l'Ontario.

En République dominicaine, l'Eglise évangélique dominicaine travaille avec les coupeurs de canne haïtiens dans la région de Batey. L'Eglise finance un pasteur et propose des prêts pour démarrer une petite activité commerciale. Ces petites entreprises sont essentiellement tenues par des épouses de coupeurs de cannes et permettent de compléter les revenus de la famille.

D'après la pasteure Noble-Bloomfield, le contraste entre les conditions que connaît tout près de là la région touristique de Boca Rica et celles qui prévalent dans la région de Batey est choquant. « Les touristes ne voient pas la communauté de coupeurs de cannes et pourtant elle ne se trouve qu'à quelques minutes de cette zone de villégiature haute de gamme », a-t-elle dit.
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